Vaccination : le bon réflexe !

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La vaccination aide à se préserver des infections les plus graves ou à limiter leur sévérité, de la grippe à la Covid-19, en passant par la pneumonie à pneumocoque ou la coqueluche. Une action de prévention essentielle dans les maladies neuromusculaires !

Des maladies contagieuses pas si bénignes

Virus, bactéries ou champignons, certains microbes (dits « pathogènes ») provoquent des infections. Elles se transmettent d’une personne à l’autre plus ou moins facilement, provoquant parfois une épidémie.

Certaines maladies infectieuses peuvent entrainer de graves complications, avec un risque vital, en particulier pour les personnes à la santé déjà fragilisée. La grippe peut par exemple se compliquer d'une surinfection grave des poumons (pneumonie). La rougeole peut se compliquer d'une infection du cerveau (encéphalite). Les infections à papillomavirus peuvent donner, après plusieurs années, un cancer…
Pour lutter contre les maladies infectieuses les plus à risque pour la santé, des vaccins ont été développés.

C’est quoi le principe d’un vaccin ?

La vaccination utilise les propriétés de notre système immunitaire, dont le rôle est de défendre notre organisme contre les intrus qu'il rencontre au cours de la vie et de mémoriser leurs caractéristiques afin de les éliminer lors d'un contact ultérieur.

Vacciner, c’est mettre en contact une première fois l’organisme avec le microbe (ou une partie de celui-ci) rendu inoffensif. Le système immunitaire réagit en développant des défenses ciblées (cellules immunitaires, anticorps) contre ce microbe. Ces défenses restent en veille dans l'organisme : si le microbe attaque, elles se réactivent très rapidement pour l'éliminer.

Infographie - La vaccination, comment ça marche ?

Près de 30 maladies infectieuses disposent actuellement d’un vaccin. Pour chaque vaccin, des recommandations du Ministère de la santé précisent qui doit être vacciné (toute la population, certaines personnes plus à risque que d’autres…) et comment (quand le faire, nombre d'injections, rappels). Ces informations sont à disposition de tous et notamment des médecins traitants afin qu'ils puissent conseiller au mieux leurs patients.

Le saviez-vous ?

Les recommandations de vaccination sont mises à jour chaque année, fonction de l’évolution des maladies infectieuses et des vaccins disponibles.

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Deux familles de vaccins

Les vaccins vivants atténués

Ils contiennent des microbes entiers (virus, bactérie…) modifiés par traitement afin de perdre leur pouvoir infectieux. C’est le cas des vaccins contre la « rougeole, oreillons, rubéole » (ROR), la varicelle, le zona, la fièvre jaune ou encore la tuberculose (BCG).

  • Avantage : ils permettent d’obtenir une bonne protection immunitaire.
  • Inconvénient : ils sont contre-indiqués chez les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies et celles qui suivent un traitement immunosuppresseur, car ils peuvent provoquer l’infection que le vaccin cherche à prévenir (« maladie vaccinale »).

Les vaccins inactivés

Ils contiennent une préparation du microbe totalement inactivé, par exemple :
- le microbe entier inactivé (vaccin contre l’hépatite A, la poliomyélite…), 
- des fragments purifiés du microbe (hépatite B, tétanos…) ;
- une protéine ou un acide nucléique (ARN, ADN) du microbe fabriquée par génie génétique (Covid-19…)…

  • Avantage : mieux tolérés, ils ne risquent pas de provoquer une maladie vaccinale.
  • Inconvénient : la réponse immunitaire au vaccin est plus ciblée, mais souvent moins bonne que pour les vaccins atténués ; des doses plus élevées et des injections de rappel sont nécessaires pour une immunité durable
Infographie - Qu'est-ce qu'un vaccin ARN messager ?

En savoir plus sur l’ARN messager

Se protéger et protéger ses proches

Les vaccins sont utiles pour chacun d'entre nous mais plus encore pour les personnes les plus exposées au risque infectieux : les bébés dont les défenses immunitaires sont encore immatures, les personnes âgées dont le système immunitaire n’est plus aussi efficace, les personnes immunodéprimées (en raison du traitement d’une maladie auto-immune par exemple), les personnes atteintes d’une maladie chronique comme une maladie neuromusculaire
Se faire vacciner, c’est se protéger soi-même mais c’est aussi protéger les autres. En effet, l’immunité acquise grâce à la vaccination réduit la circulation du microbe dans l’environnement. 
Dans une population, plus il y a de personnes immunisées contre une maladie infectieuse, plus sa propagation y est limitée et plus on est protégé. Les personnes les plus fragiles sont encore mieux protégées, grâce aux autres.

• Si je suis atteint(e) d’une maladie neuromusculaire : je me fais vacciner !
• Si je suis un proche d’une personne atteinte d’une maladie neuromusculaire : je me fais vacciner !

Une population à risque

Avoir une maladie neuromusculaire peut augmenter le risque d’infections ou réduire les capacités du corps à se défendre contre les microbes.

  • Toute infection respiratoire peut provoquer un encombrement des bronches, plus difficile à combattre lorsqu’il y a une atteinte des muscles respiratoires car les capacités de toux et le drainage bronchique naturels sont insuffisants pour bien dégager les bronches. Les poumons encombrés de sécrétions n'assurent plus une bonne oxygénation, ce qui augmente fortement le risque de problème respiratoire aigu avec hospitalisation. Afin d’éviter ces complications, le vaccin contre la grippe, le pneumocoque et la Covid-19 sont donc fortement recommandés.
  • Une atteinte cardiaque dans certaines maladies neuromusculaires peut affaiblir l’organisme qui devient moins performant pour faire face à une infection.
  • Lorsqu’un traitement immunosuppresseur, des corticoïdes à fortes doses ou une biothérapie (comme le Rituximab®) est en cours, par exemple pour traiter une myasthénie auto-immune ou une myopathie inflammatoire, l’organisme a davantage de mal à lutter contre les infections. De plus, une infection comme la grippe ou la Covid-19 peut provoquer une poussée de ces maladies auto-immunes. Il est donc particulièrement important d’être à jour de ses vaccinations dans ces situations.

Quels vaccins dans les maladies neuromusculaires ?

Les mêmes vaccins obligatoires que tout le monde

Onze vaccins sont désormais obligatoires en France :

  • Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite : vaccin combiné (DTPolio) dès l’âge de 2 mois. 
  • Coqueluche et Haemophilus influenzae de type B (combinaison possible avec le DTPolio) : dès l’âge de 2 mois. 
  • Hépatite B : dès l'âge de 2 mois
  • Méningocoque C : dès l'âge de 5 mois
  • Pneumocoque : à effectuer à l'âge de 2 mois
  • Rougeole, Oreillons, Rubéole  (ROR) : dès l’âge d’un an.

La vaccination contre la fièvre jaune est également obligatoire, à partir de l’âge d’un an, pour les personnes vivant en Guyane, celles se rendant Guyane, en Afrique et en Amérique du sud (zones à risque). Pas besoin de rappel, la protection dure toute la vie.

Des vaccins fortement recommandés

  • Grippe saisonnière : à effectuer tous les ans à l'automne car la grippe est associée à un risque important de complications respiratoires.
  • Covid-19 : les enfants et les adultes atteints de maladie neuromusculaire sont plus à risque de développer une forme grave de Covid-19.
  • Tuberculose (BCG) : le vaccin est fortement recommandé pour les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose dans leur entourage ou leur environnement (Ile-de-France, Guyane…)
Infographie - Gros plan sur 3 maladies à prévention vaccinale, en France

Des précautions particulières

Le bon moment

Dans les maladies neuromusculaires, le meilleur moment pour se faire vacciner est déterminé par le calendrier vaccinal et par votre état de santé.

  • Le calendrier vaccinal donne les âges auxquels les vaccins doivent être faits. Le médecin qui réalise le suivi en consultation neuromusculaire pluridisciplinaire ou le médecin traitant vous en informe.
  • Il est contre-indiqué de se faire vacciner lorsque l'état de santé est précaire, lorsque l'on a de la fièvre, une infection, ou en période de poussée d’une myopathie inflammatoire (dermatomyosite, myosite à inclusions…) ou d’une myasthénie auto-immune.

Chacun connait suffisamment bien l'histoire de sa maladie et sait comment il se sent pour pouvoir décider, avec son médecin, quand une vaccination est possible et quand elle ne l'est pas.

En consultation, pensez-y !

Il est important de parler avec votre médecin de l’intérêt des vaccins, de ceux qui sont utiles dans votre situation et des précautions à prendre. Faire le point avec lui de façon régulière sur le sujet permet d’anticiper et de vous faire vacciner dans les meilleures conditions.

Dans la myasthénie et les myosites

La myasthénie et les myopathies inflammatoires sont des maladies auto-immunes, c’est-à-dire que le système immunitaire se trompe de cible et attaque, en plus des intrus, des composants propres à l’individu.
La vaccination y est tout aussi essentielle mais il faut se faire vacciner en dehors des périodes de poussée de la maladie.

  • En cas de traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur

Les traitements immunosuppresseurs utilisés dans la myasthénie auto-immune et dans les maladies inflammatoires du muscle (Cortancyl®, Solupred®, Imurel® (azathioprine), Cellcept® (mycophénolate mofétil)…) diminuent l’activité du système immunitaire.
L’administration de vaccin vivant atténué (ROR, fièvre jaune…) est contre-indiquée durant un traitement immunosuppresseur. Le risque est de développer une maladie vaccinale, c’est-à-dire l’infection que le vaccin cherche à prévenir. Il est possible d'adapter en conséquence le schéma vaccinal (âge de vaccination, rappels…).

Il est préférable de mettre à jour vos vaccins soit avant de commencer le traitement, soit après son arrêt, ou sa réduction pour les corticoïdes. Parlez-en avec votre médecin.

  • En cas de traitement par immunoglobulines

Les immunoglobulines polyvalentes sont des préparations à base d'anticorps utilisés notamment dans les maladies auto-immunes pour moduler le système immunitaire, trop actif.
Un délai est à respecter entre l’administration d’un vaccin vivant atténué et celle d’immunoglobulines, car celles-ci pourraient rendre le vaccin inefficace.