Maladie de Steinert

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La maladie de Steinert (dystrophie myotonique de type 1) touche principalement les muscles, mais aussi d’autres organes de façon plus ou moins importante. Un suivi médical régulier en consultation spécialisée limite l’aggravation de la maladie et permet de se sentir mieux au quotidien. Les activités de recherche s’intensifient, de nombreuses équipes travaillant à mieux comprendre la maladie, à identifier des pistes thérapeutiques efficaces et à évaluer des traitements améliorant le bien-être des personnes atteintes de DM1.

Qu'est-ce que la maladie de Steinert ?

La maladie de Steinert (ou dystrophie myotonique de type 1) est une des maladies neuromusculaires les plus fréquentes. On estime qu'il y a 1 personne atteinte sur 8 .000 individus ce qui, à l’échelle de la population française, correspondrait à 5 000 à 8 000 personnes malades vivant en France. Cela en fait une maladie rare.

La maladie de Steinert est aussi appelée dystrophie myotonique de type 1, DM1, myotonie de Steinert, dystrophie myotonique de Steinert ou myopathie de Steinert. D'autres noms, plus anciens, ont aussi été utilisés : dystrophia myotonica, atrophia myotonica, syndrome de Curschmann-Batten-Steinert.

Comment se manifeste-t-elle ?

La maladie de Steinert (ou dystrophie myotonique de type 1) touche les femmes comme les hommes. Les symptômes peuvent apparaitre à tous les âges de la vie. Classiquement, les premiers signes d'une atteinte musculaire apparaissent à l'âge adulte (raideur musculaire, difficultés à marcher, fatigue grandissante...).

Elle atteint aussi d'autres organes : cœur, appareil respiratoire, appareil digestif, système hormonal et système nerveux (les médecins parlent de maladie multisystémique).

La maladie de Steinert peut donner lieu à des formes asymptomatiques (la personne est porteuse de l'anomalie génétique de la maladie de Steinert mais n’en manifeste aucun signe même jusqu’à un âge très avancé) ou à déclaration très tardive. À l'inverse, il existe des formes sévères, qui se manifestent dès la naissance. 

On distingue 4 formes de la maladie qui se distinguent les unes des autres par l’âge d'apparition des premiers symptômes, leur gravité et leur évolution :

  • la forme congénitale (à début néonatal),
  • la forme infantile ou juvénile,
  • la forme classique (ou commune) de l’adulte,
  • la forme à début tardif.

Que peut-on faire ?

La prise en charge vise essentiellement à améliorer le confort de vie des personnes atteintes de maladie de Steinert et à prévenir les complications, notamment cardiaques et respiratoires.

  • La prise en charge de la myotonie et de la fatigue musculaire associent la kinésithérapie (massages, entretien musculaire...) et des médicaments (Modafinil®, phénylhydantoïne/Di-Hydan®, mexillitine/Mexitil®). 
  • Un suivi cardiologique régulier est indispensable afin qu'un traitement adapté soit mis en route si des signes cardiaques sont détectés par les examens médicaux.
  • La prise en charge respiratoire commencée dès les premiers signes d'une atteinte respiratoire permet de conserver des capacités pulmonaires optimales. S'il y a des apnées du sommeil, la mise en place d'une ventilation assistée nocturne permet de retrouver un sommeil réparateur.
  • Un bilan neuropsychologique est nécessaire dans les formes congénitales et infantiles. Il permet de repérer les points forts et les points faibles de l'enfant ou de l'adolescent afin de choisir quelles stratégies adopter pour compenser ses difficultés et adapter les apprentissages scolaires.

Pour faciliter la scolarité des enfants atteints de maladie de Steinert, Tous à l’école apporte des informations pour expliquer les conséquences possibles de la maladie sur les apprentissages et proposer des pistes pour aider les enseignants dans leurs démarches pédagogiques et faciliter la scolarité des élèves atteints de maladie de Steinert.
Information sur la maladie de Steinert destinée aux enseignants.

  • La carte d’urgences Maladie de Steinert, mise en place par la filière FILNEMUS à partir de juillet 2018, présente les recommandations importantes pour la sécurité et la prise en charge médicale d’urgence de la personne.

Comment se transmet la maladie de Steinert ?

La maladie de Steinert est une maladie génétique qui se transmet sur le mode autosomique dominant. Il y a souvent plusieurs générations atteintes dans une même famille, avec un risque que la maladie s’aggrave au fil des générations.

  • Le conseil génétique permet d'informer et d'accompagner une personne, ou une famille, confrontée au risque de développer ou de transmettre cette maladie.

À quoi est-elle due ?

La maladie de Steinert est due à une anomalie génétique située sur le chromosome 19. Il s’agit de la répétition en quantité élevée d’une petite séquence d’ADN (triplet de nucléotides CTG) au niveau du gène DMPK (pour dystrophia myotonica protein kinase). L’existence de cette séquence excessivement répétée perturbe l’activité de protéines qui contrôlent le fonctionnement musculaire, cardiaque, nerveux, hormonal… La maladie apparaît, touchant différents organes de façon plus ou moins importante.

Où en est la recherche dans la DM1 ?

La recherche fondamentale pour une meilleure compréhension des mécanismes en cause dans la maladie de Steinert (ou dystrophie myotonique de type 1, DM1) se poursuit et de nombreuses pistes thérapeutiques (candidat-médicament…) sont explorées. Les personnes atteintes de maladie de Steinert ne pourront bénéficier de ces candidats-médicaments qu’une fois l’efficacité et l’absence de toxicité de ces derniers prouvées.

En attendant de trouver des traitements curatifs efficaces qui guérissent la DM1, certaines équipes axent leurs recherches sur l’identification de molécules permettant de réduire les symptômes de la maladie et d’améliorer ainsi la qualité de vie des personnes atteintes de maladie de Steinert.

Voir les Avancées dans la maladie de Steinert

Des études cliniques passées ou en cours en France dans le but de mieux connaitre la maladie et d'améliorer sa prise en charge.

  • L’observatoire français des dystrophies myotoniques, DM-scope, est la plus grande base de données mondiale sur les dystrophies myotoniques. Financé par l'AFM-Téléthon, il regroupe les informations médicales de  3 322 personnes atteintes de maladie de Steinert (juin 2022).
  • L'essai de la metformine dans la DM1 (MYOMET) a mis en évidence une amélioration de la motricité des personnes atteintes de maladie de Steinert. Un nouvel essai est en cours en Italie.

Des projets de recherche sont menés dans les différents laboratoires créés par l’AFM-Téléthon.

L'Institut des Biothérapies des maladies rares regroupe 3 centres de recherche initiés et financés majoritairement par l’AFM : Généthon pour la thérapie génique des maladies rares, I-Stem pour la thérapie cellulaire des maladies monogéniques et l’Institut de Myologie pour les maladies du muscle.

Comment la recherche est-elle organisée ?

Les efforts de recherche sur la maladie de Steinert sont conduits à travers le monde avec une implication plus particulièrement forte en France, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, au Canada et aux États-Unis, et dans une moindre mesure au Japon. Cet effort rassemble une communauté importante de chercheurs issus aussi bien du monde médical que de la recherche fondamentale.

Les chercheurs et cliniciens spécialistes de la maladie de Steinert se réunissent régulièrement lors de congrès internationaux consacrés aux maladies neuromusculaires, ou à la maladie de Steinert exclusivement, pour échanger sur l'avancement de leurs projets de recherche et mettre en place des collaborations.

  • Un colloque international spécifique à la maladie de Steinert est organisé tous les deux ans par le consortium international consacré aux dystrophies myotoniques, IDMC. Ces colloques rassemblent chercheurs, médecins et représentants de malades. La dernière édition, IDMC-13,  a eu lieu en juin 2022 à Osaka (Japon).
  • Euro-DyMA (European Dystrophy Myotonic Association) fédère les associations de patients européennes impliquées dans la lutte contre les dystrophies myotoniques. L’AFM-Téléthon est représentée dans cette nouvelle association, notamment par le Groupe d’Intérêt Steinert DM1 et DM2. Créée en 2019, elle organise chaque année, un « pharmas‘day » réunissant des compagnies pharmaceutiques impliquées dans les dystrophies myotoniques pour qu’elles présentent à la communauté médicale et scientifique et aux familles concernées leurs candidats-médicaments en développement.
  • Un atelier de travail organisé par l’ENMC en octobre 2019 à Hoofddorp (Pays-Bas) a réuni près de 30 participants (chercheurs, généticiens, biologistes moléculaires, cliniciens, association de malades dont l’AFM-Téléthon…) avec pour objectif d’identifier les freins qui ralentissent le développement de nouvelles thérapies dans les dystrophies myotoniques et d’y proposer des solutions.