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L’Activité Physique Adaptée : une nouvelle approche du soin qui monte en puissance

Publié le

Les bienfaits de l’activité physique sur le bien-être et la santé sont reconnus depuis de nombreuses années, y compris lorsque l’on fait face à une maladie chronique. Dans ce cas aussi, des mesures légales permettent d’en bénéficier, en s’adaptant à son état de santé. Ainsi, les médecins peuvent désormais prescrire un programme d’Activité Physique Adaptée (APA) accompagné par un professionnel exerçant dans un établissement de santé, en libéral, au sein de structures (club ou fédération) ou la plupart des Maisons Sport Santé.

Qu’est-ce que l’activité physique adaptée ?

Destinée aux personnes atteintes d’une affection longue durée, de maladie chronique, ou en situation de handicap, l’Activité Physique Adaptée (ou APA) a été développée pour les aider à être plus actives pour une meilleure santé et une meilleure autonomie. Les pratiquants peuvent ainsi profiter des bienfaits d’une pratique régulière grâce à des mesures appropriées à leur état de santé, leur niveau de forme et leurs envies, en étant accompagnées par un professionnel compétent, notamment l’Enseignant en Activité Physique Adaptée (EAPA). C’est une thérapie à part entière, prescrite par un médecin.

L’activité physique regroupe toutes les activités qui sollicitent le corps et les muscles au cours de votre journée qui dépensent de l’énergie : à la maison, au travail, dans les transports, pendant vos loisirs… Cela inclut la marche, le sport, mais aussi le ménage, le bricolage, les courses… 

Vignette - Basket fauteuil

En chiffre
Pour être en bonne santé physique et mentale, les autorités de santé préconisent d’avoir une activité physique régulière plus ou moins intense en fonction de son âge et de ses capacités. Par exemple, pour tous les enfants et adolescents, y compris celles et ceux atteints d’un handicap, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de consacrer au moins une heure par jour à une activité physique d’intensité modérée et de pratiquer trois séances par semaine d’activité physique à intensité soutenue.

Les recommandations de l’OMS sur l’activité physique
- Un article de l’Assurance Maladie sur l’exercice physique recommandé au quotidien

Il peut exister de nombreux freins à la pratique d’une activité physique ou sportive chez les personnes malades, âgées ou en situation de handicap : par exemple la peur de se blesser ou de trop se fatiguer, ou le manque d’énergie et de motivation qui s’ajoutent aux contraintes pratiques (accessibilité du lieu de pratique et des équipements, proximité du domicile ou possibilité d’un transport adapté) et financières.
Votre médecin peut vous aider à lever progressivement les résistances et difficultés présentes et vous encourager à adopter un mode de vie moins sédentaire : 
 - en prescrivant un programme d’Activité Physique Adaptée, supervisé par un professionnel de l’APA d’une durée variable, par exemple deux à trois séances par semaine pendant trois mois, 
 - en proposant, sur ordonnance, une activité sportive encadrée par un éducateur sportif formé, au sein d’association, de club sportif, de maison sport-santé, 
 - en vous orientant vers une activité sportive de loisirs adaptée à vos capacités (marche, vélo, parasport/handisport… ).

L’activité physique, c’est bon pour tout !

L’activité physique régulière entraine de nombreux bénéfices tant sur le corps que sur l’esprit. Elle tonifie les muscles, renforce les os, augmente l’endurance grâce aux sollicitations du cœur et des poumons et améliore l’agilité pour une meilleure autonomie. Elle a aussi des effets bénéfiques sur le sommeil, sur les douleurs et le maintien d’un poids de forme. Elle a même un effet anti-inflammatoire !

Au niveau du moral, la pratique d’une activité physique réduit le stress et l’anxiété, fait travailler la mémoire, la concentration et les habiletés de raisonnement (élaborer une tactique ou une chorégraphie, prendre une décision…). Elle permet d’avoir une plus grande confiance en soi et de créer des liens sociaux.

De quoi l’intégrer dans la prise en charge médicale de nombreuses maladies comme les cancers (des traitements comme la chimiothérapie sont mieux tolérés), le diabète (pour aider à contrôler la glycémie), des maladies neurodégénératives (par exemple pour améliorer la marche et l’équilibre dans la maladie de Parkinson) et plus largement, toutes les maladies chroniques. Et même en prévention chez les personnes en bonne santé pour limiter la survenue de ces maladies et favoriser le « bien vieillir » en conservant son autonomie et sa qualité de vie. 

L’exercice physique fortifie les muscles 

Plus volumineux, plus forts et mieux irrigués/alimentés par la circulation sanguine, les muscles contribuent à garder la forme et avoir un bon moral. 

A lire : Vos muscles ont du talent !
 

Vignette - Exercice physique

L’APA : est-ce risqué quand on a une maladie neuromusculaire ?

Plusieurs études ont montré que l’activité physique adaptée est sans danger chez les personnes atteintes de maladies neuromusculaires. Elle peut améliorer l’autonomie des malades, freiner la perte musculaire et développer les capacités cardiaques et respiratoires. Elle agit aussi sur la santé mentale, notamment en apaisant l’anxiété ou en favorisant une meilleure image de soi…

Pourtant, les médecins ont longtemps recommandé d’éviter tout effort physique pour protéger les muscles déjà fragilisées par la maladie. S’il est vrai que des efforts très intenses peuvent abimer les fibres musculaires, le manque d’exercices physiques entraine une diminution de la force et de l’endurance et une augmentation de la fatigue qui s’ajoutent la faiblesse musculaire due à la maladie elle-même.

Pour préserver au mieux ses muscles, il faut donc les faire travailler régulièrement, en prenant toutes les précautions nécessaires : c’est tout l’enjeu de l’APA dans les maladies neuromusculaires

Sport et maladie neuromusculaire : briser les idées reçues

Comment bénéficier d’un programme d’APA ?

  • L’APA est prescrite par votre médecin traitant ou spécialiste à votre demande ou de sa propre initiative, s’il pense qu’elle vous sera profitable. Il précise les bénéfices qui en sont attendus en fonction de votre état de santé et de votre condition physique et les précautions à respecter liées à vos facteurs de risques. La prescription peut aussi indiquer la durée, le rythme des séances et les précautions particulières…  

Pour accompagner les médecins qui suivent des patients pouvant bénéficier d’un programme d’activité physique adaptée, la Haute Autorité de Santé a publié des documents facilitant sa prescription.
Haute Autorité de Santé - Consultation et prescription médicale d’activité physique à des fins de santé

Pour les maladies neuromusculaires

Il n’y a pas de recommandations spécifiques à chaque maladie neuromusculaire. Plus que le diagnostic lui-même, ce sont les caractéristiques de l’atteinte musculaire et les capacités cardio-respiratoires et cognitives de la personne qui conditionnent les modalités de l’activité physique adaptée (quelles activités ? à quelle fréquence ? avec quelle intensité ?...). Elles peuvent varier en fonction de l’évolution de la maladie et des objectifs thérapeutiques visés.

  • Les coûts liés à l’APA ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale. Néanmoins, certaines mutuelles proposent des contrats qui financent partiellement ou totalement l’APA et il existe des possibilités de financement au niveau des collectivités territoriales (région, département ou commune, par exemple le dispositif Prescri’mouv dans le territoire Grand Est). Contacter votre service régional AFM-Téléthon pour en savoir plus. 
  • Les activités physiques adaptées sont encadrées par un professionnel, qui peut être un kinésithérapeute, un ergothérapeute, un psychomotricien, un Enseignant en APA ou un éducateur sportif qui a suivi une formation spécifique. 
  • Ce professionnel peut exercer en libéral, dans des établissements de soins (hôpital, centre de rééducation…), dans des maisons Sport-Santé, dans des clubs sportifs… L’APA étant en plein développement, un réseau de professionnels ressources se constitue et s’étoffe peu à peu.

Quel sport pratiquer ?

En fonction des objectifs de chacun, il est possible de choisir parmi une large gamme d’activités physiques et sportives différentes : 

Pictogramme - Gymnastique assise

Renforcer ses muscles :
musculation douce, gymnastique, aquagym, Pilates…

Pictogramme - Cyclistea

Améliorer son endurance :
vélo en salle, natation…

Pictogramme - Ping Pong

Gagner en agilité :
tennis de table, tir à l’arc, pétanque, boccia, tir à l’arc…

Pictogramme - Personnes qui jouent à la balle

Avoir une activité en groupe :
basket-ball ou basket fauteuil, football ou foot fauteuil…

Pictogramme - Randonneur

Prendre l’air, profiter de la nature :
marche nordique, cyclisme, aviron, randonnée… 

Pictogramme - Yoga

Se détendre, relâcher la pression :
stretching, yoga, taï-chi-chuan

Pictogramme - Danseurs

 Avoir une activité artistique, s’exercer en musique :
danse, gymnastique rythmique, natation synchronisée…

Pour en savoir plus
Découvrez les Maisons Sport-Santé les plus proches de chez vous
Fédération Française Sports pour Tous
Fédération Française du Sport Adapté

Avoir le bon rythme

L’activité physique adaptée est une approche de soin complémentaire à maintenir sur le long terme et pas seulement sur quelques mois. Les recommandations générales sont de pratiquer chaque jour une activité physique d’environ 30 minutes et un sport deux à trois fois par semaine. Cela s'ajoute à toutes les autres occupations de la journée et peut sembler difficile à mettre en place, en particulier lorsque le quotidien est déjà chargé par les impératifs de la maladie chronique. Il faut de l’organisation et de la motivation.  

  • Appuyez-vous sur l’activité physique que vous faites déjà au quotidien, surtout celle que vous trouvez agréable : en promenant le chien, pendant les cours de sport à l’école, dans des clubs et associations…
  • Trouvez des activités qui vous font plaisir pour rester durablement motivé. N’hésitez pas à en tester plusieurs et à en changer en cas de lassitude.
  • Intégrer un programme d’APA progressivement, avec une augmentation en intensité par étape afin de développer les capacités et nourrir l’envie de pratiquer de façon régulière, à long terme des activités physiques en autonomie et en sécurité.
  • Ne mettez pas la barre trop haut : faites des séances plus courtes, baissez leur intensité ou ajoutez des pauses pour récupérer si vous êtes moins en forme (fatigue passagère, nouveau traitement, poussée d’une maladie auto-immune…). L’activité physique est bénéfique si elle n’entraine ni fatigue excessive, ni douleur, au contraire, elle les améliore. En cas de doute, contactez votre médecin pour vous assurer que votre état est compatible avec l’activité physique que vous réalisez.
  • Les nouvelles technologies (montre connectée, applications sur smartphone…) peuvent booster votre motivation : elles permettent de mesurer son activité quotidienne, de voir sa progression, d’échanger avec d’autres personnes…