DMD : résultats de l’essai de phase II de l’eteplirsen à 6 mois

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Clinique - Médicaments

Les résultats de l’essai de phase II de l’eteplirsen sont encourageants : restauration de la dystrophine et augmentation de la distance de marche.

Cet essai américain de phase II (investigateur principal J. Mendell, Ohio) a comparé pendant 24 semaines les effets de 30 et 50 mg/kg d’eteplirsen (AVI 4658) au placebo chez 12 garçons atteints de myopathie de Duchenne (DMD), âgés de 7 à 13 ans. Pendant 24 semaines, 4 enfants ont reçu du placebo, 4 autres ont reçu 30 mg/kg/semaine d'eteplirsen et 4 autres encore, de l'eteplirsen à la dose de 50 mg/kg/semaine.
Puis à partir de la 24e semaine, les 4 garçons du groupe placebo ont été mis sous eteplirsen, soit 30 mg/kg, soit 50 mg/kg (phase d’extension en ouvert). Cette phase d’extension a pour but d'évaluer l'efficacité, l'innocuité et la tolérance sur le long terme (80 semaines) des deux doses d'eteplirsen testées.

Les résultats de 6 mois de traitement, publiés dans une revue scientifique en août 2013, mettent en évidence la bonne tolérance de l’eteplirsen à 30 et 50 mg/kg d’eteplirsen ; le nombre de fibres musculaires exprimant la dystrophine a augmenté.
La distance de marche après 48 semaines d'eteplirsen est supérieure en moyenne de 67,3 mètres à celle parcourue par les enfants ayant reçu le placebo pendant les 24 premières semaines puis de l'eteplirsen pendant les 24 semaines suivantes.
Les garçons ayant reçu le placebo pendant les 24 premières semaines puis de l'eteplirsen pendant les 24 semaines suivantes présentaient eux aussi une augmentation du nombre de fibres musculaires exprimant la dystrophine mais moindre (en moyenne 37,7%) que ceux qui ont reçu l'étepirsen pendant 48 semaines.
Les auteurs soulignent que l'augmentation de l’efficacité du traitement semble plus liée à la durée d'administration qu'à la quantité d'eteplirsen administrée.

De l'avis de Serge Braun, Directeur scientifique de l'AFM-Téléthon : " Ces résultats confirment l’intérêt du saut de l’exon 51 pour les 16% de malades atteints de DMD concernés. La chimie antisens utilisée semble être bien tolérée. L’inconvénient réside dans la voie d’administration intraveineuse, plus contraignante sans doute que l’injection sous-cutanée.
Si la bonne tolérance se confirme sur le long terme, l’eteplirsen pourrait constituer une alternative avantageuse à d’autres produits plus avancés tel que le drisapersen de Prosensa.
La prudence doit être encore de mise sur la toxicité éventuelle à long terme des antisens. L’étude de phase II de l’eteplirsen ne porte que sur un nombre très limité de malades ; elle devra être confirmée sur un nombre plus significatif."

La société pharmaceutique Sarepta Therapeutics (qui développe le produit) a publié plusieurs communiqués de presse présentant les résultats préliminaires et intermédiaires de cet essai après 24, 36, 48, 62, 74 et 84 semaines de traitement.

Source

Eteplirsen for the treatment of duchenne muscular dystrophy.
Mendell J, Rodino-Klapac LR, Sahenk Z, Roush K, Bird L, Lowes LP, Alfano L, Gomez AM, Lewis S, Kota J, Malik V, Shontz K, Walker CM, Flanigan KM, Kean JR, Allen HD, Shilling C, Melia KR, Sazani P, Saoud JB, Kaye EM; The Eteplirsen Study Group.
Ann Neurol., 2013 (Aout). Doi : 10.1002/ana.23982. [Epub ahead of print]