Maladies mitochondriales : le double effet Kiss Cool du viagra

Une étude suggère des effets bénéfiques du tadalafil et du sildénafil sur les manifestations cliniques de patients atteints de maladies mitochondriales primaires.
Mieux connus sous les noms de viagra® et de cialis®, le sildénafil et le tadalafil sont des médicaments appelés inhibiteurs de l’enzyme phosphodiestérase 5 (PDE5) ; en la désactivant, ils modulent une cascade de réactions moléculaires pouvant mener à différentes anomalies biologiques (trouble érectile, hypertension artérielle pulmonaire…). S’ils sont habituellement utilisés pour traiter les dysfonctionnements érectiles, leurs effets pourraient aller au-delà.
Ainsi, après l’identification d’un patient atteint du syndrome de Kearns-Sayre pour qui la prise de tadalafil a amélioré les symptômes, une équipe de recherche hongro-américaine a souhaité investiguer l’efficacité d’un traitement par cette molécule ou par son analogue, le sildénafil, chez six patients atteints de maladies mitochondriales primaires (MELAS, syndrome de Kearns-Sayre…).
Des améliorations physiologiques et cliniques
L’analyse de cellules (fibroblastes) issues des malades traités montre une amélioration de leur fonction respiratoire mitochondriale et une normalisation des métabolites de ces cellules. La prise prolongée (plusieurs mois) de tadalafil a permis d’améliorer ou de stabiliser durablement les symptômes (réduction de la dystonie, amélioration de la motricité, meilleure coordination, plus grande force musculaire…) des trois personnes suivis cliniquement, sans aucun effet indésirable rapporté.
Ces résultats, invariablement positifs malgré la variabilité clinique des patients traités, suggèrent que les inhibiteurs de PDE5, dans le cadre d’un repositionnement thérapeutique (utilisation d’un médicament pour une autre maladie que celle pour laquelle il est déjà approuvé), pourraient être une option de traitement sûre, accessible, et applicable à un large spectre de maladies mitochondriales.
Source
Phosphodiesterase type 5 inhibition as a therapeutic strategy in primary mitochondrial disease: Evidence from patient fibroblasts and clinical observations.
Preston, G., Jacob, N., Elsharkawi, I. et al.
Mol Genet Metab 2025 146(1-2): 109197.