Maladies neuromusculaires et sport à la maison : est-ce possible ?

Une étude montre qu’un entrainement physique chez soi, associé à des séances de coaching, serait sûr et bénéfique pour la condition physique des personnes atteintes de maladies neuromusculaires.
Les personnes atteintes de maladies neuromusculaires sont particulièrement touchées par le manque d’activité physique et ses conséquences négatives sur la santé. Or, les études démontrant le potentiel de l’exercice pour améliorer les capacités physiques dans cette population s’accumulent. Des chercheurs néerlandais se sont intéressés à la faisabilité et l’efficacité de l’intégration de l’activité physique sur le quotidien des patients, en dehors de toute structure médicale, notamment pour faciliter le maintien d’un mode de vie actif et conserver les gains sur le plus long terme.
Un format hybride
Plus de 40 adultes non actifs et atteints de diverses maladies neuromusculaires (dystrophies musculaires, myopathies congénitales…) ont été soumis à un programme de six mois d’entrainement à la maison combinant des exercices (pédaliers pour jambes ou bras) principalement de faible intensité et une dizaine de séances de coaching en présentiel ou par téléphone.
Une meilleure condition physique
Après la période d’entrainement, la forme physique (évaluée par le pic de consommation d’oxygène durant l’exercice, ou VO2pic) des patients, comparée à celle d’un groupe contrôle, montre une amélioration significative. En revanche, les taux d’enzymes CPK dans le sang (indicateurs de dommages musculaires) restent globalement inchangés. Ces effets bénéfiques, qui ne semblent pas liés au type de maladie, diminuent légèrement au cours du temps, mais restent perceptibles même un an plus tard.
Cependant, aucune différence n’est détectée entre les deux groupes concernant la force musculaire ou la perception des capacités fonctionnelles.
Cette étude montre que l’exercice à la maison associé à un coaching apparait sûr et semble améliorer la condition physique chez les patients atteints de maladies neuromusculaires. Bien qu’aucune amélioration n’ait été détectée pour le reste des paramètres analysés, une meilleure VO2pic réduit entre autres les risques de maladie cardiovasculaire, d’ostéoporose et d’obésité. Cela pourrait justifier une mise en place du dispositif à large échelle aux Pays-Bas – une perspective intéressante dans un contexte d’accès difficile aux kinésithérapeutes dans certaines régions.
Source
Efficacy of Combined Aerobic Exercise and Coaching on Physical Fitness in People With Neuromuscular Diseases: A Randomized Clinical Trial.
Oorschot, S., Brehm, M.-A., van Groenestijn, A. C. et al.
Neurology 2025 105(1) : e213781.