Myasthénie : des traitements plus efficaces qu’avant

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Une étude autrichienne objective les progrès thérapeutiques dans la myasthénie auto-immune et affine les connaissances sur l’évolution de la maladie.

Un an après le début d’une forme généralisée de myasthénie, près de 7 personnes traitées sur dix (67%) sont améliorées, la majorité n’ayant plus aucune manifestation de la maladie (asymptomatique). Au terme d’un suivi d’une dizaine d’années, elles sont 63% à éprouver pas ou très peu de symptômes de la maladie. Ces données sont issues d’une étude rétrospective menée en Autriche sur les dossiers de 199 personnes diagnostiquées après l’an 2000. Ses résultats se montrent bien meilleurs que ceux d’analyses plus anciennes (1958 – 1965 et 1966 – 1985) qui avaient conclu à des taux de rémission de seulement 11 et 12%.

Les deux premières années semblent préfigurer la suite

L’étude autrichienne publiée en juillet 2020 apporte une autre information importante : on sait relativement vite si la myasthénie sera réfractaire au traitement ou non. Les malades qui après deux ans de traitement sont devenus asymptomatiques pendant au moins 12 mois ont toutes les chances de le rester par la suite. Et ceux qui après deux ans restent symptomatiques sous immunosuppresseurs (19% des cas) devraient pouvoir bénéficier d’une adaptation thérapeutique rapide, doses plus fortes ou médicaments différents.
La réponse au traitement parait influencée par différents facteurs comme l’âge de début de la maladie, les autoanticorps présents dans le sang et l’existence ou non d’anomalie du thymus. Un début dit « tardif » (après l’âge de 50 ans) de la myasthénie ou une absence de thymome s’associe ainsi, dans cette étude, à une évolution sous traitement plus favorable à long terme.

Source
Subgroup stratification and outcome in recently diagnosed generalized myasthenia gravis.
Tomschik M, Hilger E, Rath J, et al.
Neurology. 2020;10.1212/WNL.0000000000010209