Polymyosite, dermatomyosite : une cornée plus fine et moins de larmes

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Une étude récente démontre une tendance à la sécheresse des yeux et un amincissement de la cornée dans deux formes de myosites.

La dermatomyosite et la polymyosite sont des maladies dites « auto-immunes » : le système immunitaire se dérègle et attaque des éléments de l'organisme, comme les muscles. Les médecins savaient déjà qu’elles pouvaient entrainer une atteinte de différents éléments de l’œil : les muscles qui permettent de bouger les yeux, le cristallin (cataracte) à cause du traitement par corticoïdes instauré dans ces deux maladies, la rétine (anomalies des vaisseaux) et la peau des paupières (éruption) dans la dermatomyosite.
Une nouvelle étude montre que la cornée peut également être concernée. Cette membrane transparente et légèrement saillante est située à l’avant de l’œil. Elle est elle-même lubrifiée et nourrie par les larmes (le film lacrymal) qui jouent un rôle protecteur essentiel. L’étude, menée en Hongrie, a porté sur 75 adultes atteints de dermatomyosite ou de polymyosite, et sur un groupe « contrôle » de 93 personnes en bonne santé. Tous les participants ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet, avec notamment une analyse de la structure à l’échelle microscopique de la cornée (épaisseur, densité des tissus…), mais aussi des tests pour évaluer la production de larmes et la qualité du film lacrymal.
Des particularités à prendre en considération
Chez les personnes atteintes de polymyosite surtout, et dans une moindre mesure chez celles atteintes de dermatomyosite, la cornée était plus fine que chez les participants du groupe contrôle. La production de larmes était également plus faible en cas de myosites, ce qui pouvait conduire à une sécheresse oculaire, plus prononcée là encore en cas de polymyosite que de dermatomyosite. Les symptômes d’un « œil sec » (picotements, démangeaisons, sensations de sable dans les yeux, difficultés à porter des lentilles de contact…) n’ont pas été recherchés dans le cadre de cette étude. Les auteurs de l’article insistent sur le fait qu’il faudrait tenir compte des anomalies de la cornée et des larmes lorsqu’une opération pour traiter une cataracte ou pour corriger un défaut visuel (chirurgie réfractive) est envisagée.

 

Source

Corneal Involvement of Patients with Polymyositis and Dermatomyositis
Griger Z, Danko K, Bodoki L, Aszalos Z, Nemeth G, Ziad H, Gesztelyi R, Zsuga J, Szodoray P, Kemeny-Beke A.
Ocul Immunol Inflamm. 2018 Nov 16