Prouesse 2017 : vers une première greffe de cellules souches pour régénérer la rétine

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Téléthon et aprés, Christelle Monville

Christelle Monville et son équipe de recherche d’I-STEM ont constitué un patch à partir de cellules souches qui vise à améliorer la vision de patients atteints de rétinite pigmentaire.

Depuis 6 ans, Christelle Monville travaille sur une famille de maladies génétiques rares, les rétinites pigmentaires caractérisées par une dégénérescence progressive des cellules de la rétine conduisant, à terme, à la cécité. L’objectif ? Fabriquer des cellules de remplacement pour guérir les tissus malades. Christelle Monville et son équipe ont mis au point un processus pour fabriquer en laboratoire, à partir de cellules souches, les cellules pigmentées de la rétine, ces cellules noires que l’on voit au travers de la pupille. Ils ont ensuite constitué un « patch cellulaire » qui visa à améliorer la vision des patients.

Un patch cellulaire unique

Unique au monde, le patch ainsi réalisé sera greffé dans la couche la plus périphérique de la rétine. Cette technique s’adressera dans un premier temps à plusieurs mutations responsables de rétinites pigmentaires. Mais à terme, elle sera destinée à toutes les pathologies possédant un phénotype similaire puisque le « patch cellulaire » remplace les cellules dégénérées, indépendamment de la nature du gène muté. 

Le 1er essai français de thérapie cellulaire pour des maladies rares de la vision

Aujourd’hui, Christelle travaille en collaboration avec le Dr Olivier Goureau et le Pr José-Alain Sahel de l’Institut de la Vision, à la mise en place du premier essai français de thérapie cellulaire pour des maladies rares de la vision, qui devrait démarrer en 2018 chez 12 patients atteints de 3 formes de rétinites pigmentaires dues à des mutations des gènes MERTK, LRAT, et RPE65. À terme, ce traitement pourrait également permettre de traiter une forme de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA atrophique).

 

Christelle Monville, experte de la thérapie cellulaire

Christelle Monville, enseignante à l’université d’Evry et chercheuse en biologie, est experte en neurobiologie. Elle a travaillé sur les maladies neurodégénératives comme Parkinson avant de rejoindre, dès sa création en 2005, le laboratoire I-Stem, le centre de recherche sur les cellules souches créé par l’AFM-Téléthon et l’Inserm. Aujourd’hui, elle se consacre au développement de la thérapeutique cellulaire pour les maladies rares de la vision. 

 

« Non seulement je veux comprendre les mécanismes des maladies que j’étudie mais je veux aussi les guérir. Nous travaillons depuis 6 ans au développement de cette technique innovante qui ouvre des perspectives thérapeutiques pour les maladies de la rétine, qu’elles soient rares et génétiques ou fréquentes et liées au vieillissement. Être aux portes de l’essai chez les malades est un moment très excitant »