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S’habiller comme on veut quand on est en fauteuil

Publié le
Vignette Actualité - Jeune femme en fauteuil roulant

Trouver des vêtements à la mode, pratiques et abordables est important mais difficile pour les personnes à mobilité réduite. De plus faire les magasins s’avère compliqué, fatigant, voire rebutant. L’industrie de la mode a encore une large marge de progression pour intégrer les personnes en fauteuil dans sa clientèle.

Une enquête sur la façon de se vêtir lorsqu’on est en fauteuil roulant, promue par les associations de lutte contre les maladies neuromusculaires britannique, Muscular Dystrophy UK, et néerlandaise, Spierziekten Netherlands, a été diffusée en ligne entre mai et septembre 2023. Cent personnes y ont répondu, dont 80% de femmes. La majorité souffrait de dystrophie musculaire. Près d’un quart des réponses provenait des Pays-Bas.

Des pantalons à taille haute et des robes évasées

Quatre-vingt-quatorze personnes disaient porter des pantalons. Presque toutes peuvent porter des pantalons à taille élastique. Plus des trois-quarts d’entre elles préfèrent une taille haute, qui évite notamment d’avoir le dos à l’air en position assise. Un quart peut porter des pantalons à fermeture éclair sur le devant et un autre quart ne le peut pas. Le moins plébiscité était le pantalon à fermeture éclair sur le côté. Seuls 23% des répondants trouvent que les shorts étaient confortables à porter en fauteuil roulant.
Soixante personnes portent des robes ou des jupes de préférence mi-longues et évasées (moins de 5 répondantes portaient des mini-jupes). Quarante-trois personnes préfèrent porter des robes, plus seyantes et qui restent en place, plutôt que des jupes qui ont tendance à tourner et/ou à faire des plis à la taille.

Des hauts qui s’enfilent par la tête ou les bras

En ce qui concerne le haut du corps, 46% préfèrent enfiler le vêtement par la tête tandis que 40% préfèrent l’enfiler par derrière comme un gilet ou un manteau. Si près de la moitié peut faire et défaire ses boutons ou sa fermeture éclair, près d’un tiers en est incapable. Les boutons sur les épaules sont inutilisables par 75% des répondants. Quant aux cols et aux capuches, seuls 27% peuvent les arranger facilement.

Des achats en ligne plus simples qu’en boutique

Près de la moitié des répondants achètent ses vêtements en ligne, du fait du manque d’accessibilité des magasins ou de la fatigue que cela engendre.
Soixante-cinq pour cent n’utilisent pas les cabines d’essayage « accessibles » du fait de leur exiguïté (pas de place pour l’aidant), d’un siège souvent trop bas ou d'un accès genré empêchant l’entrée à l’aidant de l’autre sexe. 

Des vêtements adaptés chers et des retouches maison fréquentes

Vingt personnes utilisent des marques de vêtements adaptés, même si elles sont chères. Parmi les marques citées qui ont fait leur preuve : Bombini Tribe, IZ, Liberare Bras
Quarante pour cent modifient leurs vêtements pour en adapter la longueur, changer les systèmes de fermeture, enlever des boucles qui peuvent s’accrocher, coudre une fente qui risque de bailler…

Quelques pistes d’amélioration pour l’industrie de la mode…

  • Reconnaitre la part de marché que représentent les gens que ne sont ni jeunes, ni minces, ni sur deux jambes…
  • Former les équipes de designers à l’écoute des besoins des personnes à mobilité réduite et impliquer des consultants en situation de handicap dans le design des produits.
  • Se concentrer sur des vêtements que les personnes à mobilité réduite trouvent plus faciles à porter comme les pantalons, les robes mi-longues et des hauts à manches simples, en étant attentifs aux systèmes de fermetures et d’attaches.
  • Montrer des images de personnes assises, permettant de voir comment les vêtements tombent dans cette position.
  • Améliorer les conditions d’achat en magasin en formant les vendeurs aux besoins des personnes à mobilité réduite et en rendant les cabines d’essayage vraiment accessibles (avec l’aide d’un ergothérapeute idéalement).