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DMD : l’EMA maintient son avis négatif sur le Translarna

Publié le , mis à jour le
Vignette Actualité - Médecins en réunion

Après un nouvel examen des données disponibles du Translarna, à la demande de la Commission européenne, l’Agence européenne du médicament (EMA) a confirmé son avis négatif sur le renouvellement de l’AMM du médicament. Le laboratoire a de nouveau fait appel ce qui repousse à la fin de l’année 2024 une décision définitive sur la poursuite de l’AMM.

Le Translarna (ataluren) est utilisé dans la myopathie de Duchenne dès l’âge de 2 ans pour les patients marchants, ayant une anomalie « non-sens » du gène de la dystrophine, grâce à une AMM conditionnelle délivrée en 2014 par l’EMA. Mais en septembre 2023, le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’agence européenne s’est prononcé contre le renouvellement de l’AMM et a confirmé cet avis en janvier 2024. 
En mai 2024, la Commission Européenne a décidé d’annuler l’ensemble de la procédure en raison d’un potentiel conflit d’intérêt ayant pu l’affecter. Elle a demandé à l’EMA de réexaminer tous les résultats du Translarna, y compris ceux issus de publications plus récentes, afin d’être sûr qu’ils sont assez complets pour en tirer des conclusions sur le rapport bénéfice-risque du médicament. Un nouveau groupe consultatif scientifique a également été convoqué pour mener à bien ce processus. De ce travail global est issu l’avis du CHMP publié le 28 juin 2024.

Un avis qui reste négatif, malgré les nouveaux apports

Le CHMP a conclu que toutes les nouvelles informations examinées n'apportent pas de preuves d’efficacité supplémentaires du médicament. La méta-analyse disponible ainsi que les deux autres publications citées dans l’avis, ainsi que le point de vue de personnes ayant une expérience de la dystrophie musculaire de Duchenne, n'ont pas fourni de nouvelles données d’efficacité à même de changer les conclusions du CHMP : le rapport bénéfice/risque du Translarna ne permet pas de confirmer l’AMM.
La procédure initiale ayant été annulée, le laboratoire a de nouveau eu la possibilité de faire appel. Un nouvel examen sera donc fait par le CHMP avant transmission à la Commission européenne. La décision définitive de maintien ou d’arrêt de l’AMM est donc repoussée à la fin de l’année 2024. 

Une évaluation sur 10 ans et des résultats majoritairement non concluants

  • Essai de phase IIb : 174 patients (5 ans et plus) traités à 40 mg/kg/jour ou 80 mg/kg/jour de Translarna, ou avec un placebo. Après un an, moindre détérioration de la marche dans le groupe traité à 40m/kg/jour comparé au placebo. La forte dose n’a pas d’effet.
  • Essai de phase III : 228 patients (7 à 16 ans) traités à 40 mg/kg/jour. Seuls les patients faiblement atteints côté marche en début d’essai se détériorent moins (+47 m) ; pour ceux en perte de marche, l’effet n’est pas concluant. Et sur l’ensemble des patients, effet non significatif.
  • Essai de phase III confirmatoire : 300 patients (5 ans et plus) traités à 40 mg/kg/jour. Les résultats du test de 6 minutes de marche ne diffèrent pas significativement chez les patients traités 18 mois comparés à ceux sous placebo.
  • Registre STRIDE : données en vie réelle de plus de 300 patients traités, entre 2015 et 2022, pendant 5 ans et demi en moyenne par le Translarna, comparées à celles du registre CINRG de patients non traités, datant de 2006 à 2016. Si les patients du registre STRIDE perdent la marche 3,5 ans plus tard que les patients non traités du registre CINRG, il n’est pas possible de conclure que c’est dû au Translarna, en raison des données incertaines du registre CINRG (plus anciennes et reposant sur des standards de prise en charge moins pointus).

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