Myasthénie : l’éculizumab persiste et signe

Publié le
v_perfusion_3

Plusieurs articles scientifiques apportent de nouveaux arguments favorables à l’éculizumab dans la myasthénie auto-immune réfractaire.

L’essai clinique REGAIN et son extension en ouvert font l’objet de publications régulières depuis plusieurs années. Elles plaident, globalement, en faveur d’une bonne tolérance et d’une certaine efficacité de l’éculizumab (Soliris®) chez l’adulte atteint de myasthénie généralisée avec auto-anticorps dirigés contre le récepteur de l’acétylcholine (anti-RACh), résistante aux traitements habituels. C’est d’ailleurs dans cette indication que des recommandations internationales actualisées en 2020 préconisent d’envisager l’utilisation de ce médicament.

Des bénéfices souvent rapides et durables

Ce point de vue d’experts se trouve conforté par de nouveaux résultats, parus en fin d’année 2020. Ils montrent que les participants de l’essai REGAIN traités par éculizumab ont connu, plus souvent que ceux recevant le placebo, une amélioration de leur état de santé (60,7% versus 41,7%) voire ont atteint le statut de « manifestation minimale » (25% vs 13,3%), lequel signifie devenir indemne ou presque indemne de symptôme en lien avec la myasthénie. Ces bénéfices ont perduré et se sont amplifiés au terme des deux années et demi de la phase d’extension de l’essai, avec in fine 87,1% des malades améliorés et 57,1% avec un statut de manifestation minimale. Bénéfice secondaire, près de la moitié des participants à l’extension ont pu arrêter ou réduire (jusqu’à - 89%) les doses d’au moins un traitement immunosuppresseur (corticoïdes, azathioprine, mycophénolate mofétil) concomitant.
Une étude observationnelle en « vie réelle », hors essai clinique, menée par un neurologue américain, confirme cet allègement de l’ordonnance. Ses 15 participants, des adultes atteints de myasthénie auto-immune réfractaire avec anti-RACh, ont tous pu réduire leur dose quotidienne de prednisone dans l’année qui a suivi le début d’un traitement par éculizumab, lequel a également entrainé une diminution significative du nombre de crises myasthéniques.

D’autres médicaments évalués

Deux traitements actuellement à l’essai en France possèdent le même mécanisme d’action que l’éculizumab : ils se lient de façon spécifique à la fraction 5 du complément (C5) qui intervient dans la réaction immunitaire. Il s’agit du zilucoplan, un médicament encore en développement, et du ravulizumab (Ultomiris®).

Sources
Post-intervention status in patients with refractory myasthenia gravis treated with eculizumab during REGAIN and its open-label extension
Mantegazza R, Wolfe GI, Muppidi S et al
Neurology. 2020 Nov 23:10.1212/WNL.0000000000011207.

Concomitant Immunosuppressive Therapy Use in Eculizumab-Treated Adults With Generalized Myasthenia Gravis During the REGAIN Open-Label Extension Study
Nowak RJ, Muppidi S, Beydoun SR et al.
Front Neurol. 2020 Nov 24;11:556104.

Clinical Experience with Eculizumab in Treatment-Refractory Acetylcholine Receptor Antibody-Positive Generalized Myasthenia Gravis.
Govindarajan R.
J Neuromuscul Dis. 2020 Dec 7.