Myosite : l’injection d’Ig sous la peau vaut bien la perfusion

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Recherche clinique - Bilan papier

Administrer des immunoglobulines (Ig) par voie sous-cutanée constituerait une alternative efficace et sûre quand la voie intraveineuse doit être abandonnée.

Plusieurs traitements sont disponibles dans les myopathies inflammatoires, ou myosites. Les immunoglobulines polyvalentes en font partie. Leur administration habituelle se fait à l’hôpital par voie intraveineuse, en perfusion. Elles peuvent également être injectées dans le tissu situé sous la peau (hypoderme). Cette voie, sous-cutanée, présente l’avantage de pouvoir être réalisée à domicile, par la personne malade elle-même après une phase d’apprentissage. Son autre atout est de permettre la poursuite d’un traitement par immunoglobulines efficace dont l’administration en perfusion est devenue difficile ou impossible.

Une option envisageable

Différentes études, à très petite échelle, avaient déjà montré que l’injection sous-cutanée d’immunoglobulines  était faisable, efficace et sûre dans les myosites. Un nouvel essai clinique, mené en France, s’est attaché à en évaluer l’impact sur la qualité de vie et la tolérance chez 12 personnes atteintes d’une myosite, et 11 personnes atteintes d’une neuropathie chronique périphérique dysimmunitaire, une autre maladie auto-immune. Toutes étaient déjà traitées avec succès par de fortes doses d’immunoglobulines en perfusion, et toutes devaient changer de voie d’administration (réseau veineux insuffisant, perfusion mal tolérée…). Les résultats obtenus au terme d’un suivi de six mois viennent conforter ceux des travaux antérieurs. Le passage à la voie sous-cutanée n’a entrainé aucune détérioration de la qualité de vie (physique et mentale) des participants à l’essai, qui sont tous restés stables sur le plan clinique. Les effets indésirables enregistrés - pour l’essentiel des réactions au site d’injection - avaient déjà été décrits. Et si deux évènements graves (une myocardite et un accident vasculaire cérébral) sont survenus, aucun n’a pu être attribué de façon spécifique à la voie sous-cutanée. Ils étaient déjà connus pour la voie intraveineuse.

Sources

High dose subcutaneous immunoglobulin for idiopathic inflammatory myopathies and dysimmune peripheral chronic neuropathies treatment: observational study of quality of life and tolerance.
Hachulla E,  Benveniste O, Hamidou M, Mouthon L, Schleinitz N, Lozeron P, Léger JM, Vial C, Viala K.
Int J Neurosci. 2016 (Juillet)


Long-term subcutaneous immunoglobulin use in inflammatory myopathies: A retrospective review of 19 cases.
Cherin P, Belizna C, Cartry O, Lascu-Dubos G, de Jaeger C, Delain JC, Crave JC, Hachulla E.
Autoimmun Rev. 2016 (Mars)