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Syndromes myasthéniques congénitaux : une grande étude française livre ses résultats sur le devenir à l’âge adulte

Publié le
Vignette Actualité - Médecin

Temps nécessaire pour avoir un diagnostic, évolution au fil des ans ou encore facteurs aggravants, sur tous ces points et bien d’autres l’analyse conduite en France par 23 centres experts apporte des réponses claires et précises.

Avec 235 adultes suivis pour un syndrome myasthénique congénital (SMC) depuis 34 ans en moyenne, la cohorte française est l’une des plus grandes et affiche l’une des plus grandes durées de suivi au monde. L’étude rétrospective des dossiers médicaux de ces patients s’avère riche d’enseignements.

Un diagnostic pas si simple

Les différents SMC commençaient à se manifester le plus souvent dans l’enfance, voire la petite enfance. Pour autant, le diagnostic n’était posé qu’à l’âge adulte dans près de six cas sur dix. En moyenne, le diagnostic clinique était réalisé 17 ans après les premiers symptômes, et le diagnostic génétique, cinq ans plus tard. Dans l’intervalle, une autre maladie était évoquée dans près de 59% des cas : myopathie congénitale, myasthénie auto-immune sans auto-anticorps (séronégative) ou dystrophie musculaire le plus souvent. Ces erreurs diagnostiques devraient devenir moins fréquentes avec les progrès des tests génétiques (séquençage de nouvelle génération ou NGS).

Des manifestations sous influence génétique

Cette étude a recensé un total de 19 gènes en cause, le plus souvent CHRNE (23,8%), DOK7 (18.7%) et RAPSN (14%). Elle a également identifié quatre profils de symptômes, selon le gène impliqué : oculaires prédominants, atteinte distale, muscles des ceintures ou atteinte variable. Cette façon dont s’exprime la maladie (le phénotype) en l’absence de traitement ne change pas au cours de la vie. 

Infographie - Quatre types d'atteintes prédominantes en fonction du SMC

Une évolution sans lien avec la gravité initiale

Les traitements spécifiques, reçus par 95% des patients, sont le plus souvent efficaces, même dans les atteintes les plus sévères. Au fil des années, la maladie peut avoir tendance à se stabiliser, s’améliorer, s’aggraver ou à alterner phase d’amélioration et d’aggravation. Ces différentes tendances évolutives peuvent se succéder chez une même personne tout au long de sa vie.
Quel que soit le gène en cause, la grossesse semble constituer une période à risque. Dans cette étude, 32% des femmes qui ont été enceintes ont connu une exacerbation des manifestations de SMC pendant la grossesse. Les autres facteurs identifiés comme pouvant aggraver les symptômes sont les infections, les températures chaudes ou froides, l’anesthésie et le stress. Et les exacerbations de la maladie ont parfois nécessité une hospitalisation en soins intensifs, une situation qu’ont rencontré autour de 20% des patients de cette cohorte, avant ou après l’âge de 18 ans.

Souffle et marche le plus souvent préservés

Lors de leur dernière consultation en date, moins de 25% des patients étaient ventilés, le plus souvent de façon non invasive (pas de trachéotomie), sauf en cas de mutation de DOK7 et de syndrome du canal lent où ce taux est supérieur (respectivement 36% et 55%). De même, la proportion de patients qui avaient besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer était un peu plus importante chez ceux qui ont une mutation de DOK7 (36%), de GMPPB (25%) et GFPT1 (20%). Néanmoins, la grande majorité des patients de la cohorte française n’avaient pas besoin d’assistance respiratoire et conservaient leur capacité à marcher.

Source
Congenital myasthenic syndromes in adults: clinical features, diagnosis and long-term prognosis
Theuriet J, Masingue M, Behin A et al.
Brain. 2024 May 2:awae124.

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Avancées dans les syndromes myasthéniques congénitaux
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