Les aides humaines à domicile

Publié le 02/12/2015, mis à jour le

Tierce personne, auxiliaire ou assistant de vie, les aides humaines interviennent à domicile auprès de vous, votre enfant, votre conjoint pour répondre à des besoins d’accompagnement. Découvrez les modes d’organisation et d’emploi de vos aidants et des conseils pour gérer cet aspect au quotidien.

Des aidants au quotidien

Les aides humaines à domicile accompagnent les personnes dépendantes dans plusieurs domaines : « les actes essentiels de la vie quotidienne, la surveillance régulière, l’accompagnement social, professionnel et électif, l’aide à l’exercice de la parentalité ».
L'aide humaine peut être un professionnel extérieur à l'entourage de la personne aidée (appelée aussi tierce personne, auxiliaire de vie, assistant de vie), ou un aidant familial s’il s’agit d'un proche ayant un lien familial avec celle-ci.

Aider aux actes essentiels de la vie quotidienne

Les actes dits « essentiels » de la vie quotidienne recouvrent un périmètre d’action défini par la loi.

Chez soi : aide au lever et au coucher, à la toilette corporelle (transferts, installation, toilette), habillage et déshabillage, aide pour aller aux toilettes (transferts, installation…), aide aux déplacements dans la maison, à la prise des repas... La préparation des repas ne fait pas partie de ce champ d’action.

À l’extérieur : accompagner les déplacements liés à la vie sociale (loisirs, culture, vie associative…) et à toutes les démarches administratives, ainsi que les fonctions électives.

Attention et vigilance

Dans les maladies neuromusculaires et selon les cas, de multiples gestes sont nécessaires pour assurer le confort et la sécurité de la personne aidée : vérifier que les besoins de bases sont satisfaits (hydratation, élimination…), s’assurer que sa position est confortable et sinon la modifier, surveiller la trachéotomie et aspirer les sécrétions si nécessaire, réaliser des manœuvres de toux assistée si besoin…
Être à l'écoute des besoins de la personne aidée (signes d'inconfort, demandes...) pour apporter une réponse appropriée est inhérent à la fonction d’auxiliaire de vie.

Une intervention correspondant aux besoins

Les besoins et attentes d'accompagnement ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Le périmètre d’action de l’aidant dépend des besoins de la personne aidée : ils doivent être clairement identifiés.
Dans les maladies neuromusculaires, le temps d’intervention de l’aidant peut varier de quelques heures dans la journée à 24 heures (jour et nuit), en fonction de ses besoins.

Des personnes expérimentées

Faire appel à des aidants extérieurs n’est pas toujours facile, tout comme leur accorder sa confiance. Les auxiliaires de vie ont pourtant une expérience de l'accompagnement des personnes dépendantes, acquise au cours du temps et/ou grâce à des formations spécifiques.

L’ajustement aidant/aidé se fait par le dialogue et s'affine au cours du temps. Il contribue à la mise en place d’interventions plus adaptées.

  • Dans les maladies neuromusculaires, certains gestes requièrent un apprentissage, voire une formation spécifique.

Certains d'entre eux ne sont pas qualifiés de « gestes de soin ». Mais ils doivent tout de même s’apprendre pour être bien effectués. C’est le cas de la toux assistée qui s'apprend avec le kinésithérapeute. Les transferts nécessitent aussi un savoir-faire pour garantir la sécurité et le confort de la personne aidée : il peut s’acquérir auprès du kinésithérapeute.

D’autres gestes qualifiés de « gestes de soin », peuvent être confiés à l’aidant (non professionnel de santé) dans des conditions précisées par l'article 9 de la loi du 11 février 2005. C’est le cas des aspirations endotrachéales. Pour avoir le droit d'effectuer ce geste, l’aidant naturel ou choisi par la personne aidée doit y avoir été formé spécifiquement, généralement par un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI).

Pour en savoir plus : Agence nationale des services à la personne

Financer ses besoins en aide humaine

La Prestation de compensation

La prestation de compensation (PCH) a été mise en place par la loi du 11 février 2005 pour financer le coût des besoins individuels de compensation des personnes en situation de handicap.
Elle couvre 5 types de besoins (les 5 éléments) : les besoins en aides humaines et en aides techniques, l’aménagement du logement et du véhicule, ainsi que les surcoûts liés aux transports, les aides spécifiques et l’aide animalière.

En savoir plus : L'essentiel sur la PCH (PDF)

L’élément « aide humaine » de la PCH

L’élément aide humaine de la prestation de compensation, finance tout ou partie du coût des aides humaines à domicile.
Lorsqu’il existe un besoin d’accompagnement en aide humaine qui doit être financé par la PCH, une demande de PCH doit être déposée à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de son département. Celle-ci précise le nombre d’heures d’aide humaine nécessaires pour répondre aux besoins identifiés par le demandeur. Une évaluation de ces besoins est effectuée par la MDPH. La Commission des droits et de l’autonomie (CDAPH) décide, après examen du dossier de demande de PCH, d’accorder tout ou partie des heures d’aides humaines demandées. Le montant de la PCH est versé ensuite mensuellement au demandeur qui utilise ces heures, par le Conseil départementemental.

Financer toutes les heures d’aide humaine

La loi donne le droit au demandeur de la PCH aide humaine de choisir le ou les dispositifs qu'il souhaite pour recourir à ces aidants (prestataire, mandataire, emploi direct, aidant familial) et de les articuler entre eux si nécessaire pour répondre plus finement à ses besoins. Ces choix sont indiqués au moment de l’évaluation des besoins et de la construction du Plan personnalisé de compensation (X heures en prestataire + X heures en emploi direct…). Si la demande est acceptée par la CDAPH, sous cette forme, la notification précise le nombre d'heures d'aides humaines et leur répartition selon les dispositifs.
Le montant versé par le Conseil départemental au titre de la Prestation de  compensation « Aide humaine » tient compte de ces choix.

Un coût variable

Le coût horaire de l’intervention de l’aide humaine varie avec le dispositif utilisé par la personne aidé : les montants versés par le Conseil départemental au titre de la PCH en tiennent compte. Un barème fixé par l’Etat, définit annuellement les montants/horaires versés au titre de la PCH aide humaine pour chaque dispositif.
De leur côté, les services d’aide à domicile prestataires ou mandataires peuvent appliquer des tarifs différents. 
Souvent, les différents services d’aide à domicile passent des conventions avec le Conseil Général du département où ils interviennent, afin de garantir une adéquation entre les prix qu’ils pratiquent et les montants pris en compte par la PCH. Ce qui n’empêche pas pour autant l’existence d’un reste à charge dans certains cas, quel que soit le dispositif choisi.

Moyens de paiement

Le salaire peut être versé grâce à un moyen de paiement classique (virement bancaire, chèque, espèce). Le chèque emploi service universel (CESU) peut aussi être utilisé pour rémunérer les aidants à domicile.

Pour être accompagné dans toutes vos démarches, n'hésitez pas à vous appuyer sur le Service régional AFM-Téléthon de votre département.

Plusieurs dispositifs pour couvrir ses besoins en aides humaines

Prestataire, mandataire, emploi direct ou aidant familial, il existe quatre dispositifs différents pour recourir à des aides humaines à domicile. Découvrez plusieurs dispositifs possibles