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Maladie de Pompe : où en sont les traitements par enzymothérapie ?

Publié le
Vignette Actualité - Injection

Plusieurs pistes sont à l’étude pour améliorer l’efficacité des traitements enzymatiques substitutifs dans la maladie de Pompe : mieux cibler les cellules musculaires, associer un autre médicament à l’enzymothérapie ou, pour la forme congénitale de la maladie de Pompe, traiter plus fort et plus tôt.

L’enzymothérapie substitutive est pour le moment la seule approche reconnue dans le traitement de la maladie de Pompe, ou glycogénose de type II. Il s’agit d’administrer par perfusion intraveineuse toutes les deux semaines une enzyme GAA fabriquée en laboratoire.

Infographie - Apporter une enzyme thérapeutique en remplacement de l’enzyme manquante

Un premier traitement, le Myozyme, a été autorisé en 2006 et plusieurs enzymothérapies de nouvelle génération sont en cours de développement avec des enzymes conçues pour pénétrer plus efficacement à l’intérieur des cellules musculaires. Les plus avancées, le Nexviadyme® et le Pombiliti®, ont déjà apporté les premières preuves de leur efficacité. Cela leur a permis d’obtenir chacune une autorisation de mise sur le marché par l’agence européenne du médicament (EMA), permettant d’entamer les démarches nécessaires à leur commercialisation en France.  

Myozyme, le traitement de référence

Carte d’identité

● Substance active : alglucosidase alfa
● Indications : traitement de la forme néonatale de la maladie de Pompe (depuis 2006) et des formes débutant dans l'enfance ou à l'âge adulte (depuis 2011).

C’est dans la forme néonatale de la maladie que l’efficacité de ce médicament est la plus importante. Chez la plupart des enfants qui ont pu en bénéficier dès les premiers mois de vie, le Myozyme contrôle l’atteinte cardiaque et retarde pendant de longues années l’apparition d’une faiblesse respiratoire ou musculaire.

L’analyse du suivi de 332 patients atteints de la forme congénitale enregistrés dans le registre international de la maladie de Pompe montre que traiter avec des doses plus élevées de Myozyme améliore l’efficacité du traitement, en particulier au niveau de la respiration. L’examen plus approfondi de ces données pourrait montrer quels patients profiteraient d’une dose élevée, la réponse au Myozyme étant très différente d’une personne à l’autre.


Le CHU de Rouen a adopté en 2021 un programme de dépistage à la naissance de 11 maladies lysosomales dont la maladie de Pompe, afin de la traiter au plus tôt.

Le Nexviadyme, une alternative en cas de résultats insuffisants du Myozyme

Carte d’identité

● Substance active : avalglucosidase alfa
● Autorisation d’accès précoce en attendant sa commercialisation en France pour le traitement des patients adultes et enfants atteints de la maladie de Pompe en cas d’échec du Myozyme.

Les essais COMET, auprès de 100 adultes atteints de la forme tardive de la maladie de Pompe et miniCOMET, auprès de 22 enfants atteints de la forme néonatale, ont montré que le Nexviadyme améliore les capacités respiratoires et motrices, sans toutefois se montrer statistiquement plus efficace que le Myozyme.
En revanche, en mettant de côté les données respiratoires d’un participant de l’essai COMET, qui présente une atteinte respiratoire très sévère et très atypique, les statistiques montrent une supériorité du Nexviadyme sur le Myozyme pour préserver la fonction respiratoire. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les bénéfices du Nexviadyme sur le Myozyme.

De plus en plus de malades dans le monde bénéficient également du Nexviadyme en dehors des essais cliniques, en général après un traitement initial par Myozyme. Une première étude « en vie réelle » auprès de 15 malades américains qui ont fait cette transition témoigne que le Nexviadyme stabilise, voire améliore l’évolution de la maladie quand le Myozyme perd en efficacité. Les participants ont rapporté se sentir mieux physiquement, moins douloureux et moins fatigués.

Pombiliti et Opfolda, des candidats médicaments en duo

Carte d’identité

● Substances actives : cipaglucosidase alfa et miglustat
● Autorisation de mise sur le marché européenne, démarches en vue de sa commercialisation en France en cours pour le traitement des patients adultes atteints de la forme tardive de la maladie de Pompe, en cas d’échec du Myozyme.

Comme le Myozyme et le Nexviadyme, le Pombiliti est une enzyme de substitution. Avant chaque perfusion, la prise par voie orale d’Opfolda garantit une meilleure stabilité de ce traitement.
Les essais ATB200-02 de phase I/II (29 participants) et PROPEL de phase III (117 participants) ont démontré des bénéfices sur les fonctions respiratoires et motrices de ce double traitement, avec une amélioration significative de la marche et une stabilisation des capacités respiratoires chez les personnes qui sont passées du Myozyme au Pombiliti et à l’Opfolda.
Ces bénéfices sont encore présents chez les participants de l’essai ATB200-02 après quatre ans de traitement.

Sources
Higher dose alglucosidase alfa is associated with improved overall survival in infantile-onset Pompe disease (IOPD): data from the Pompe Registry Kishnani PS et al. Orphanet J Rare Dis . 2023 Dec

Post-hoc Nonparametric Analysis of Forced Vital Capacity in the COMET Trial Demonstrates Superiority of Avalglucosidase Alfa vs Alglucosidase Alfa Boentert M, Salort Campana E, Attarian S et al. J Neuromuscul Dis. 2023 Dec

Real-world outcomes from a series of patients with late onset Pompe disease who switched from alglucosidase alfa to avalglucosidase alfa Carter C, Boggs T, Case LE et al.  Front Genet . 2024 Jan

Long-term safety and efficacy of cipaglucosidase alfa plus miglustat in individuals living with Pompe disease: an open-label phase I/II study (ATB200-02) Byrne BJ, Schoser B, Kishnani PS J Neurol . 2023 Dec