Myopathies de Duchenne et de Becker : des données de la base UMD-BDMD

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Clinique - Dossier

Une étude d’histoire naturelle et de corrélation génotype/phénotype, soutenue par l’AFM-Téléthon, a été réalisée à partir de la banque UMD-DMD France.

La banque de données UMD-DMD France, soutenue par l’AFM-Téléthon, est dédiée aux anomalies génétiques du gène DMD, présentes dans les myopathies de Duchenne (DMD) et de Becker (BMD). Impliquant l’ensemble des laboratoires français de diagnostic moléculaire et des Centres de Référence des maladies neuromusculaires, elle collecte et analyse les données moléculaires biologiques et génétiques de personnes atteintes de dystrophinopathie (UMD pour Universal Mutation Database) depuis plusieurs années et les met à la disposition de la communauté médico-scientifique.

Afin de mieux connaître l’évolution à long terme de la maladie (histoire naturelle de la maladie), d'établir des corrélations entre l’anomalie génétique (génotype) et les signes cliniques (phénotype) et dans le but de faciliter la mise en place d'essais cliniques, la partie clinique de la banque de données UMD-DMD France a été développée grâce à la collaboration des cliniciens du réseau des Centres de références des maladies neuromusculaires (CORNEMUS). Près de 70 000 données cliniques provenant de 600 personnes atteintes de DMD, de BMD ou d’une forme symptomatique chez la femme ont été collectées de façon rétrospective.

L'analyse détaillées des données cliniques et l'étude des corrélations génotype-phénotype ont pu être réalisées pour 392 personnes atteintes de DMD, 143 atteintes de BMD et 19 femmes symptomatiques. Les résultats ont été publiés en août 2013,
Le suivi moyen était de 12 ans. Dans 69%, le premier signe clinique était une difficulté motrice (difficultés à la marche, la course, la montée des escaliers ou faiblesse musculaire globale). Les atteintes motrice, respiratoire, orthopédique et cardiaque ne sont pas corrélées aux différentes anomalies du gène DMD ou à l’expression de la dystrophine. Par contre, dans la DMD, ces résultats confirment la corrélation entre absence de dystrophine Dp71 (une forme de dystrophine présente dans le cerveau) et présence d'une déficience mentale. Les auteurs proposent un modèle d’analyse des signes cliniques selon la présence d'une atteintes musculaire, cardiaque ou cérébrale.

Source

[Phenotypic heterogeneity and phenotype-genotype correlations in dystrophinopathies: Contribution of genetic and clinical databases.]
[Article in French]
Humbertclaude V, Hamroun D, Picot MC, Bezzou K, Bérard C, Boespflug-Tanguy O, Bommelaer C, Campana-Salort E, Cances C, Chabrol B, Commare MC, Cuisset JM, de Lattre C, Desnuelle C, Echenne B, Halbert C, Jonquet O, Labarre-Vila A, N'guyen-Morel MA, Pages M, Pepin JL, Petitjean T, Pouget J, Ollagnon-Roman E, Richelme C, Rivier F, Sacconi S, Tiffreau V, Vuillerot C, Béroud C, Tuffery-Giraud S, Claustres M.
Rev Neurol (Paris)., 2013 (Août). Pii : S0035-3787(13)00838-2. Doi : 10.1016/j.neurol.2013.04.004. [Epub ahead of print]