Myasthénie : les essais et études cliniques en France
Très active en France dans la myasthénie auto-immune, la recherche clinique permet de mieux connaitre la maladie et d’évaluer de nouveaux traitements innovants, notamment pour les formes résistantes aux médicaments plus anciens.
Tableau récapitulatif des essais et études en France
Enfants / adolescents | Adultes | Anticorps anti-RAch | Anticorps anti-MuSK | Anticorps anti-LRP4 | Sans anticorps détecté | |
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Cellules CAR-T CC-97540 (essai Breakfree-2 | X | X | X | |||
Cellules CAR-T YTB323 | X | X | X | |||
Corticoïdes +/- Rituximab (essai IMCOMG) | X | X | ||||
DNTH103 | X | X | ||||
Efgartigimod ou Vyvgart®(essai Adapt Jr) | X | X | ||||
Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt Jr SC) | X | X | ||||
Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt NXT) | X | X | ||||
Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt SERON) | X | X | X | X | ||
Gefurulimab (ALXN1720) | X | X | ||||
Inebilizumab (essai Mint) | X | X | X | |||
Nipocalimab | X | X | X | X | X | |
NMD670(essai Synapse-MG) | X | X | X | |||
Pozelimab + Cemdisiran | X | X | X | |||
Ravulizumab | X | X | ||||
Zilucoplan (essai Raise XT) | X | X | ||||
Étude rétrospective du zilucoplan sur 3 mois | X | X | ||||
Difficultés respiratoires (étude MyaRESP) | X | X | X | X | X | |
Auto-évaluation via une appli (étude Domya) | X | X |
De nombreux essais et études sur la myasthénie ont lieu dans d’autres pays du monde. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :
Avancées de la recherche dans la myasthénie
ESSAIS EN COURS OU EN PRÉPARATION DANS LE MONDE
Vous souhaitez en savoir plus sur les essais en général ou sur l’un d’entre eux en particulier ? N’hésitez pas à contacter votre Service régional AFM-Téléthon et à en parler avec le médecin qui vous suit pour votre myasthénie. En complément, vous pouvez consulter notre page d’information les essais cliniques en pratique.

Cellules CAR-T CC-97540 (essai Breakfree-2, thérapie cellulaire et génique)
- Pour qui ? Cent-vingt personnes dans sept pays, âgées de 18 à 60 ans et atteintes soit de sclérose en plaques réfractaire ou progressive, soit de myasthénie auto-immune réfractaire avec dans ce cas la nécessité d’avoir eu une thymectomie et que la maladie reste active en dépit d’un traitement comprenant au moins deux immunosuppresseurs.
- Pourquoi ? Évaluer la sécurité, la tolérance et l’efficacité de différentes doses de cellules CAR-T CC-97540 (ou BMS-986353), un produit également à l’essai en France dans les myosites réfractaires. Ces CAR-T sont des lymphocytes T prélevés chez la personne malade et dont le patrimoine génétique a été modifié en laboratoire afin qu’elles reconnaissent une protéine (CD-19) présente à la surface des lymphocytes B, les cellules à l’origine des auto-anticorps. L’injection des cellules CAR-T à la personne malade a pour objectif d’entrainer une sorte de « reset » (réinitialisation) immunitaire : les lymphocytes B auto-réactifs disparaitraient, remplacés par de nouvelles cellules immunitaires produites par l’organisme et qui ne fabriquent pas d’auto-anticorps.
- Quand ? De mars 2024 à juillet 2027.
- Comment ? Une immunosuppression intensive (chimiothérapie à base de fludarabine et de cyclophosphamide) permet d’éliminer les cellules immunitaires auto-réactives. Les cellules CAR-T sont ensuite injectées au cours d’une perfusion. Le suivi dure ensuite deux ans et comporte notamment des examens cliniques, des prises de sang et des questionnaires.
- Où ? Dans une quarantaine de centres investigateurs dans différents pays dont la France, qui compte un centre investigateur au CHU de Lille et un autre à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
- Information et formulaire de contact avec l’équipe de coordination de l’essai
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats de cellules CAR-T dans la myasthénie
- Page d’information sur les cellules CAR-T

Cellules CAR-T YTB323 (thérapie cellulaire et génique)
- Pour qui ? Quinze adultes âgés de 18 à 65 ans, atteints d’une forme généralisée de myasthénie avec auto-anticorps anti-RACh ou anti-MuSK, résistante à au moins deux immunosuppresseurs (hors corticoïdes).
- Pourquoi ? Évaluer la sécurité, l’efficacité et le devenir dans l’organisme des cellules CAR-T YTB323 (rapcabtagene autoleucel). Ces cellules sont dirigées contre CD19, une protéine située à la surface des cellules immunitaires à l’origine de la production des auto-anticorps (lymphocytes B). Les cellules CAR-T sont des lymphocytes T prélevés chez la personne malade avant d’être modifiés génétiquement en laboratoire pour les rendre capable de reconnaitre CD19, puis d’être administrés en perfusion. L’objectif de ce traitement est de provoquer une forme de réinitialisation (reset) immunitaire, avec disparition des lymphocytes B qui fabriquent des auto-anticorps, au profit d’une nouvelle population de lymphocytes B, non auto-réactifs.
- Quand ? D’avril 2025 à octobre 2029.
- Comment ? Une immunosuppression intensive (lymphodéplétion) permet d’éliminer les cellules immunitaires auto-réactives. Tous les participants reçoivent ensuite les cellules CAR-T (essai en ouvert), administrées au cours d’une perfusion intraveineuse unique. Le suivi dure jusqu’à 15 ans, et comporte durant les deux premières années des examens cliniques et des prises de sang.
- Où ? Il existe 6 centres investigateurs dans le monde, dont 1 en France, à Brest.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Page d’information sur les cellules CAR-T sur le site de l’AFM-Téléthon
- Des résultats de cellules CAR-T dans la myasthénie

Corticoïdes et rituximab (essai IMCOMG, pharmacologie)
- Pour qui ? Cent-vingt-huit personnes majeures atteintes d’une forme oculaire de myasthénie (diagnostic clinique, électromyographique ou positivité des auto-anticorps anti-RACh) depuis six mois ou moins.
- Pourquoi ? Évaluer l’efficacité d’un traitement précoce par corticoïdes, associé à du rituximab si besoin, pour empêcher la généralisation de la myasthénie auto-immune. Le rituximab (Mabthera®, Truxima®…) est un anticorps monoclonal se liant à la protéine CD20, présente à la surface des lymphocytes B, dans le but de réduire la production d’auto-anticorps. Il est déjà utilisé pour traiter les formes réfractaires de myasthénie.
- Quand ? De juin 2024 à juin 2029.
- Comment ? Une partie des participants débute immédiatement une corticothérapie, associé à du rituximab en cas de réapparition des symptômes oculaires lors de la diminution des doses de corticoïdes. Les autres participants reçoivent le traitement habituel d’une forme oculaire de myasthénie (souvent anticholinergiques, puis corticoïdes en cas de symptômes persistants).
- Où ? À la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild (Paris), promoteur de cet essai, et dans d’autres centres français.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Résultats d’un traitement précoce par rituximab dans nos actualités

DNTH103 (essai Magic, pharmacologie)
- Pour qui ? Soixante-cinq personnes âgées de 18 à 75 ans, pesant entre 40 et 120 kg, atteintes d’une myasthénie généralisée avec autoanticorps anti-RACh. Les femmes ne doivent plus être en âge d’avoir des enfants ou utiliser une méthode de contraception très efficace et ne pas faire de dons d’ovules, les hommes être stériles (intervention) ou ne pas faire de dons de sperme.
- Pourquoi ? Évaluer la sécurité, la tolérance, le devenir dans l’organisme et l’efficacité contre placebo du DNTH103. Ce candidat-médicament est un anticorps monoclonal administré par voie sous-cutanée. Il est dirigé contre la fraction active C1 du complément. D’après une étude conduite sur un modèle cellulaire de myasthénie, le DNTH103 améliorerait le fonctionnement de la jonction neuromusculaire et la contraction musculaire (baisse de l’indice de fatigue). Le DNTH103 est également évalué dans des maladies auto-immunes des nerfs (polyneuropathies).
- Quand ? De février 2024 à août 2027.
- Comment ? Les participants reçoivent soit le DNTH103, soit un placebo, sous forme d’une perfusion intraveineuse, puis d’une injection sous-cutanée toutes les 2 semaines pendant 2 mois et demi. Le suivi dure au total près de 10 mois, et prévoit notamment des examens cliniques, des questionnaires, des prises de sang et des électrocardiogrammes.
- Où ? L’essai compte une cinquantaine de centres investigateurs dans le monde dont 3 en France, à Bordeaux, Nice et Strasbourg.
- Descriptif de l’essai (en anglais)

Efgartigimod ou Vyvgart® (essai ADAPT Jr, pharmacologie)
- Pour qui ? Douze enfants et adolescents âgés de 2 à 18 ans, atteints d’une forme généralisée de myasthénie avec autoanticorps dirigés contre les récepteurs à l’acétylcholine (anti-RACh), avec une efficacité insuffisante ou une intolérance aux traitements habituels (immunosuppresseurs, corticoïdes, inhibiteurs de l'acétylcholinestérase) et exempts d’une autre maladie auto-immune.
- Pourquoi ? Évaluer l’efficacité, la tolérance et le devenir dans l’organisme de l’efgartigimod (Vyvgart®). Ce médicament bloque les récepteurs Fc néonataux (FcRn). Ce faisant, il favorise l’élimination des autoanticorps responsables des manifestations de la maladie.L’efgartigimod est indiqué à ce jour dans la myasthénie avec anti-RACh de l’adulte.
- Quand ? D’octobre 2021 à mars 2027.
- Comment ? Tous les participants reçoivent l’efgartigimod administré en perfusions intraveineuses hebdomadaires. L’essai dure 6 mois et demi, en deux temps : 8 semaines pour étudier la bonne adaptation de la dose d’efgartigimod, et 18 semaines pour évaluer l’effet du médicament. Les visites pour traitement au centre investigateur s’accompagnent de différents tests : prises de sang, examens cliniques, questionnaires...
- Où ? Dans 12 pays dont la France qui compte 2 sites investigateurs, à Paris et à Marseille.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats de l’efgartigimod dans la myasthénie chez l’adulte dans nos actualités
- Fiche info de l’efgartigimod sur la base de données publiques des médicaments

Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt Jr SC, pharmacologie)
- Pour qui ? Douze enfants et adolescents âgés de 2 à 17 ans, atteints d’une forme généralisée de myasthénie avec auto-anticorps anti-RACh, insuffisamment améliorée par le traitement immunosuppresseurs, corticoïdes ou anticholinestérasiques et qui n’a pas participé à un autre essai de l’efgartigimod.
- Pourquoi ? Évaluer la sécurité, la tolérance, l’immunogénicité et le devenir dans l’organisme et la bonne adaptation de la dose en pédiatrie de l’efgartigimod injecté en sous-cutané, confirmer la bonne adaptation de la posologie (dose) en pédiatrie. Ce médicament est à ce jour indiqué chez l’adulte atteint de myasthénie auto-immune avec anti-RACh, en association au traitement « standard ». L’efgartigimod appartient à la famille des inhibiteurs des récepteurs néonataux Fc (FcRn), des médicaments conçus pour réduire le taux d’autoanticorps.
- Quand ? De juin 2024 à septembre 2026.
- Comment ? L’essai dure un peu plus de 3 mois, au cours desquels le suivi prévoit notamment des examens cliniques, des questionnaires et des prises de sang,
- Où ? il existe 8 centres investigateurs dans le monde, dont un en France à l’Hôpital de la Timone, à Marseille.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats de l’efgartigimod
- Fiche de l’efgartigimod sur la base de données publiques des médicaments

Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt NXT, pharmacologie)
- Pour qui ? Soixante-neuf adultes (18 ans et plus) atteints d’une forme généralisée de myasthénie auto-immune avec autoanticorps anti-RACh. n’ayant participé au préalable à aucun autre essai de l’efgartigimod.
- Pourquoi ? Comparer l’efficacité, la sécurité et la tolérance sur la durée d’une administration à intervalles réguliers d’efgartigimod (Vyvgart®) versus une administration par cycles. Ce médicament agit réduisant le taux d’autoanticorps, grâce au blocage des récepteurs Fc néonataux (FcRn). Il a déjà fait l’objet d’essais cliniques ayant montré son efficacité et obtenu une autorisation de mise sur le marché français.
- Quand ? De décembre 2021 à mai 2026.
- Comment ? L’essai dure près de 2 ans et demi et comporte deux parties : 21 semaines de traitement et 105 semaines de suivi. Chaque participant reçoit des perfusions intraveineuses d’efgartigimod soit toutes les 2 semaines, soit toutes les semaines pendant un cycle de 4 semaines, sur 2 cycles espacés de 4 semaines. Les consultations, au centre investigateur et à distance, sont hebdomadaires jusqu'à la fin de la 21e semaine, puis toutes les 5 semaines jusqu’à la fin de l'essai. Elles prévoient des questions aux participants et un examen clinique à la recherche de manifestations de la myasthénie (score MG-ADL), ainsi que la recherche d’effets secondaires.
- Où ? Dans plusieurs pays dont la France qui compte 5 centres investigateurs à Bordeaux, Lille, Marseille, Nice et Paris (Institut de Myologie).
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats de l’efgartigimod dans nos actualités
- Fiche info de l’efgartigimod sur la base de données publiques des médicaments

Efgartigimod ou Vyvgart® (essai Adapt SERON, pharmacologie)
- Pour qui ? Cent-dix adultes (18 ans et plus) atteints d’une myasthénie généralisée qui a commencé à se manifester après l’âge de 16 ans, diagnostiquée grâce à un électromyogramme ou à la présence d’auto-anticorps anti-MuSK et traitée par une dose stable de médicament (anticholinestérasiques et/ou corticoïdes et/ou immunosuppresseurs).
- Pourquoi ? Comparer l’efficacité et la sécurité de l’efgartigimod administré par voie intraveineuse et celles d’un placebo dans la myasthénie sans auto-anticorps anti-RACh. Dans un second temps, au cours d’une phase « en ouvert » durant laquelle tous les participants de l’essai recevront l’efgartigimod, l’objectif sera d’évaluer l’efficacité, la sécurité et la tolérance du médicament à long terme. Il a déjà une autorisation de mise sur le marché en France dans la myasthénie avec anti-RACh. Il bloque les récepteurs Fc néonataux (FcRn), favorisant l’élimination des auto-anticorps.
- Quand ? De mars 2024 à juillet 2027.
- Comment ? Les participants sont répartis par tirage au sort en deux groupes : l’un reçoit l’efgartigimod IV, l’autre reçoit le placebo. Tous les participants reçoivent ensuite l’efgartigimod. Le suivi de l’efficacité repose sur deux scores cliniques, MG-ADL et QMG, qui évaluent l’impact de la maladie sur la parole, la mastication, la respiration, la vision, la force musculaire, les gestes du quotidien...
- Où ? Dans plus de 90 centres investigateurs dans le monde, dont 3 en France à Marseille, Nice et Paris.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats de l’efgartigimod
- Fiche de l’efgartigimod de la base de données publiques des médicaments

Gefurulimab ou ALXN1720 (essai Prevail, pharmacologie)
- Pour qui ? Deux cent cinquante-quatre adultes (18 ans et plus) atteints, depuis au mins 3 moins, de myasthénie auto-immune généralisée avec autoanticorps anti-RACh et n’ayant pas subi de chirurgie du thymus dans l’année qui a précédé.
- Pourquoi ? Comparer l’efficacité et la sécurité du gefurulimab (ALXN1720) à celles d’un placebo. Le candidat-médicament est un anticorps conçu pour se lier de façon spécifique à la fraction 5 du complément (C5). Il empêche ainsi la formation du complexe d’attaque membranaire qui, dans la myasthénie, se dépose au niveau de la jonction neuromusculaire, altérant son fonctionnement.
- Quand ? De novembre 2022 à août 2027.
- Comment ? Les participants ont une injection sous-cutanée par semaine soit de gefurulimab, soit de placebo, pendant 6 mois. À ce terme débute une phase dite « en ouvert » où tous les participants recevront du gefurulimab durant 22 mois. Le suivi repose sur la recherche d’effets secondaires, des questionnaires patient, un examen clinique et des examens complémentaires (électrocardiogramme, analyses de sang, d’urines…).
- Où ? Dans une dizaine de pays, dont la France qui compte 6 centres investigateurs : Garches, Lille, Marseille, Nice, Paris (Institut de Myologie) et Strasbourg.
- Informations et formulaire de contact avec l’équipe de coordination de l’essai
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Résultats du zilucoplan, un autre antiC5, dans nos actualités

Inebilizumab (essai Mint, pharmacologie)
- Pour qui ? Deux cent trente-huit adultes (18 ans et plus) dans le monde, atteints d’une forme généralisée de myasthénie auto-immune avec autoanticorps anti-RACh ou anti-MuSK, sous traitement par corticoïdes et/ou immunosuppresseur (azathioprine, mycophénolate mofétil).
- Pourquoi ? Evaluer l’efficacité et la sécurité de l’inebilizumab. Ce médicament dispose déjà d’une autorisation de mise sur le marché européen sous le nom d’Uplizna® depuis avril 2022, pour traiter une autre maladie auto-immune, la neuromyélite optique. Il s’agit d’un anticorps dirigé contre une protéine (la CD19) localisée à la surface des lymphocytes B, lesquels produisent les autoanticorps responsables d’une mauvaise transmission de l’influx nerveux entre le nerf et le muscle et des symptômes de myasthénie qui en résultent.
- Quand ? D’août 2020 à novembre 2027.
- Comment ? Les participants sont répartis en deux groupes selon leur type d’autoanticorps. Dans le groupe anti-RACh, chaque participant reçoit après tirage au sort soit l’inebilizumab, soit un placebo, à raison de deux perfusions espacées de 15 jours puis d’une 3e perfusion cinq mois et demi plus tard. Dans le groupe anti-MuSK, chaque participant reçoit, également après tirage au sort, soit l’inebilizumab, soit un placebo, à raison de deux perfusions espacées de 15 jours. Les participants qui ont terminé cette première étape de l’essai pourront se voir proposer de participer à une deuxième phase, d’une durée d’un an et demi, où ils recevront 2 perfusions d’inebilizumab espacées de 6 mois. Le suivi en centre investigateur comporte des questionnaires, des examens cliniques et des prises de sang.
- Où ? Plus de cent centres investigateurs dans le monde, dont 3 en France : à Lille, Nice et Strasbourg.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Fiche info de l’inebilizumab sur la base de données publiques des médicaments
- Notice de l’inebilizumab

Nipocalimab (pharmacologie)
- Pour qui ? Cent quatre-vingt-seize participants au total, âgés de 18 ans et plus, atteints d’une myasthénie généralisée, avec autoanticorps (anti-RACh, anti-MuSK, anti-LRP4) ou non.
- Pourquoi ? Évaluer à long terme l’efficacité, la sécurité et le devenir dans l’organisme du nipocalimab. Ce candidat-médicament bloque les récepteurs Fc néonataux, lesquels participent au recyclage des anticorps, prolongeant leur durée de vie. Leur blocage favorise l’élimination des anticorps, et notamment des autoanticorps impliqués dans les manifestations de la myasthénie.
- Quand ? De juillet 2021 à avril 2026.
- Comment ? Chaque participant reçoit une perfusion intraveineuse soit de nipocalimab, soit de placebo, toutes les 2 semaines pendant 5 mois et demi. À l’issue de cette première phase, les participants se voient proposer de participer à une extension d’une durée de deux ans durant laquelle tous recevront du nipocalimab à raison d’une perfusion toutes les 2 semaines pendant 5 mois et demi puis, si la myasthénie est stable, d’une perfusion toutes les 4 semaines jusqu’à la fin de l’essai. Le suivi comporte différentes évaluations : examens cliniques, questionnaires, prises de sang, électrocardiogramme.
- Où ? Plus de 130 centres investigateurs participent à cet essai dans le monde, dont 4 en France : Hôpital Pierre Wertheimer de Bron, CHU de Grenoble, Institut de Myologie (Paris) et Hôpital Pasteur de Nice.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats du nipocalimab dans la myasthénie dans nos actualités
- Des résultats du batoclimab et de l’efgartigimod, deux autres anti-FcRN, dans nos actualités

NMD670 (essai Synapse-MG, pharmacologie)
- Pour qui ? Quatre-vingt-quatre adultes âgés de 18 à 75 ans et atteints de myasthénie auto-immune avec auto-anticorps anti-MuSK ou anti-RACh, pesant au moins 40 kg et ayant un indice de masse corporelle compris entre 18 et 35 kg/m2 (soit un poids normal pour la taille, un surpoids ou une obésité modérée).
- Pourquoi ? Évaluer contre placebo la sécurité d’utilisation et l’efficacité de trois posologies différentes de NMD670. Ce candidat médicament inhibe le canal chlore ClC-1, spécifique du muscle squelettique, impliqué dans la régulation de la transmission neuromusculaire et dans l'excitabilité des fibres musculaires lors d'un exercice intense. Il a été développé pour améliorer la force musculaire et l’endurance. Ses résultats précliniques (rat modèle de la maladie) et dans le cadre d’un essai de phase II, qui a rassemblé 12 participants, sont encourageants. À noter que le NMD670 est également à l’essai dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth et l’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 (SMA).
- Quand ? De mai 2024 à novembre 2025.
- Comment ? Une partie des participants prend deux fois par jour des comprimés de NMD670, l’autre partie des comprimés de placebo, pendant trois semaines. Le suivi comporte des examens cliniques, prises de sang, questionnaires, examens de yeux...
- Où ? La France compte 4 centres investigateurs : à Bordeaux, Marseille, Nantes et Nice.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Des résultats précliniques et de l’essai de phase II (en anglais)

Pozelimab + Cemdisiran (essai Nimble, pharmacologie)
- Pour qui ? Trois cent trente-cinq personnes âgées de 18 ans et plus et atteintes d’une forme de myasthénie auto-immune généralisée avec auto-anticorps anti-RACh ou anti-RLP4.
- Pourquoi ? Évaluer l’efficacité et la sécurité du pozelimab, du cemdisiran et de l’association des deux. Le cemdisiran (ALN-CC5) est un petit ARN-interférent, siRNA en anglais. Le pozelimab (REG3918) est un anticorps monoclonal. Tous deux ciblent la fraction C5 du complément, avec pour objectif d’empêcher la formation du complexe d’attaque membranaire (C5b-9), impliqué dans la myasthénie.
- Quand ? De décembre 2021 à mars 2029.
- Comment ? Pour chaque participant, l’essai dure 3 ans et demi, dont 2 ans et demi de traitement et 1 an de suivi post-traitement. Les participants reçoivent par injections sous la peau (sous-cutanée) soit l’association pozelimab – cemdisiran, soit du cemdisiran, soit du pozelimab, soit un placebo. Ils bénéficient d’examens réguliers (prises de sang, examens cliniques, questionnaires…).
- Où ? Dans une quinzaine de pays dont la France, qui compte un centre investigateur à Paris (Institut de Myologie), au Kremlin Bicêtre (CHU Bicêtre) et à Vandoeuvre Les Nancy (CHRU).
- Informations et formulaire de contact avec l’équipe de coordination de l’essai
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Page dédiée à l'ARN messager dans notre glossaire
- Dossier sur les traitements à ARN de l’Inserm

Ravulizumab ou Ultomiris® (pharmacologie)
- Pour qui ? Douze enfants et adolescents (6 à 18 ans) atteints d’une forme généralisée de myasthénie avec auto-anticorps dirigés contre les récepteurs de l’acétylcholine (RACh).
- Pourquoi ? Evaluer le devenir dans l’organisme, l’efficacité la sécurité et l’immunogénicité du ravulizumab (Ultomiris®) dans une population pédiatrique. Il s’agit d’un anticorps dirigé contre la fraction 5 du complément (anti-C5) laquelle entre dans la composition du complexe d’attaque membranaire (CAM). Dans la myasthénie, ce complexe dégrade la jonction neuromusculaire, réduisant le nombre de RACh. Le ravulizumab a déjà obtenu une autorisation d’accès précoce au marché français chez l’adulte atteint de myasthénie généralisée avec anti-RACh et non-répondeur, intolérant ou présentant des contre-indications aux autres traitements disponibles.
- Quand ? De juin 2023 à juillet 2028.
- Comment ? Tous les participants reçoivent deux perfusions intraveineuses de ravulizumab espacées de deux semaines, puis une perfusion toutes les huit semaines si leur poids est de 20 kg ou plus, ou toutes les quatre semaines si leur poids est inférieur, pendant un peu plus de deux ans (122 semaines). Le suivi comporte notamment des examens cliniques, prises de sang et réponses à des questionnaires.
- Où ? La France compte deux centres investigateurs, à Marseille et Paris.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Résultats du ravulizumab chez l’adulte dans nos actualités
- Fiche info de l’Ultomiris® sur la base de données publiques des médicaments

Zilucoplan ou Zilbrysq® (essai Raise XT, pharmacologie)
- Pour qui ? Deux cents adultes (18 ans et plus) atteints d’une forme généralisée de myasthénie avec auto-anticorps anti-RACh, ayant participé et terminé un essai clinique précédent avec le zilucoplan (Zilbrysq®)
- Pourquoi ? Évaluer l'efficacité, la sécurité et la tolérance à long terme du zilucoplan. Ce médicament se lie à une fraction du complément (C5). Ce faisant, il empêche la formation du complexe d'attaque membranaire (C5b-9), lequel altère la transmission neuromusculaire. Ses résultats contre placebo dans la myasthénie ont conduit en 2022 les autorités de santé en France à autoriser un accès précoce (dit « compassionnel) » à ce médicament, sur prescription d’un médecin hospitalier, pour les adultes atteints de myasthénie généralisée avec anti-RACh et qui présentent une intolérance ou une insuffisance d’effet des autres traitements disponibles.
- Quand ? De décembre 2019 à juin 2026.
- Comment ? Tous les participants bénéficient d’un traitement par zilucoplan, lequel peut s’auto-administrer une fois jour en injection sous-cutanée (sous la peau). Au total, l’essai dure 3 ans et le suivi comporte notamment des examens cliniques, testing musculaires et questionnaires.
- Où ? Dans 10 pays, dont la France qui compte 4 centres investigateurs, à Lille, Nice, Paris et Strasbourg.
- Descriptif de l’essai (en anglais)
- Résultats préliminaires de l’essai RAISE-XT (en anglais)
- Résultats d’un essai précédent du zilucoplan dans nos actualités

Étude rétrospective du Zilucoplan (Zilbrysq®)
- Pour qui ? Cinquante-cinq personnes âgées de 18 ans et plus, atteintes de myasthénie avec auto-anticorps anti-RACh, traitées par zilucoplan (Zilbrysq®) et suivies par un hôpital public en France.
- Pourquoi ? Évaluer l’efficacité (sur la force musculaire, la qualité de vie) et la sécurité à court et moyen terme (trois mois) du zilucoplan chez des patients suivis dans plusieurs centres experts (étude multicentrique).
- Quand ? De mars 2025 à mars 2026.
- Comment ? Il s’agit d’une étude observationnelle, c’est-à-dire conduite sans modifier le traitement ou la prise en charge des participants. Elle est également rétrospective, menée sur les données de suivi enregistrées dans les dossiers médicaux des participants. Le CHU de Nice en est le promoteur.
- Où ? Tous les hôpitaux publics français participent.
- Descriptif de l’étude (en anglais)

Étude sur les difficultés respiratoires (MyaRESP)
- Pour qui ? Cinquante adultes (18 ans et plus) atteints de myasthénie auto-immune et essoufflés dans la vie quotidienne, mais indemne de maladies connues des poumons ou des bronches.
- Pourquoi ? Évaluer les difficultés respiratoires (dyspnée), en décrire les caractéristiques, mieux comprendre quels sont les facteurs qui contribuent à l’essoufflement et définir les examens complémentaires les plus appropriés pour identifier les causes et les facteurs contributifs de la dyspnée, afin d’améliorer la prise en charge.
- Quand ? De mai 2025 à juin 2028.
- Comment ? À l’inclusion dans l’étude, les participants remplissent des questionnaires (sur les difficultés respiratoires, la qualité de vie...) et bénéficient d’une série d’examens : test de 6 mn de marche, test respiratoire, test d’effort sur bicyclette ergométrique, enregistrement du sommeil (polysomnographie).
- Où ? À L’Institut de myologie (Paris).
- Descriptif de l’étude (en anglais)
- Des informations sur un test pour détecter la dyspnée, dans nos actualités

Étude de validation de ME&MG (Domya)
- Pour qui ? Cent quarante-quatre personnes âgées de 18 à 60 ans atteintes d’une forme généralisée de myasthénie avec auto-anticorps anti-RACh ou indemnes de cette maladie (groupe contrôle) et en possession d’un smartphone, a minima iOS14 ou Android 8.
- Pourquoi ? Valider la précision, la fiabilité et la reproductibilité des auto-évaluations des symptômes de la myasthénie réalisées par le patient à domicile avec l’application pour smartphone ME&MG en comparant leurs résultats à ceux de tests réalisés en consultation. ME&MG comporte des mesures (ptosis, difficultés d’élocution, fatigue musculaire…) réalisables par les patients eux-mêmes et des questionnaires (douleur, fatigue, dépression…). L’étude a également pour objectif d’évaluer la sécurité, la facilité d’utilisation et la satisfaction des utilisateurs de l’application.
- Quand ? De janvier 2024 à septembre 2026.
- Comment ? Les participants atteints de myasthénie utiliseront l’application ME&MG à domicile pendant un an et bénéficieront de trois consultations. Les participants du groupe contrôle auront une seule consultation, et utiliseront l’application une fois.
- Où ? En France, les centres investigateurs se situent aux Raymond Poincaré (Garches) et de la Pitié Salpêtrière (Paris) et aux CHU de Grenoble, Nancy, Nantes, Strasbourg et Toulouse.
- Descriptif de l’étude (en anglais)
- Résultats d’autres dispositifs d’auto-évaluation via les smartphones
Le coin des études et essais terminés
- Co-My-COVID : le suivi jusque fin 2022 en France, avec le concours de l’AFM-Téléthon, des personnes atteintes de myasthénie ayant contracté la Covid-19, aux résultats préliminaires rassurants.
- Efgartigimod (essai Adapt) : évalué de 2018 à 2020, avec des résultats définitifs positifs qui ont contribué à l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché européen en 2022.
- Efgartigimod (essai Adapt+) : une évaluation de longue durée (3 ans) terminée en 2022, dont des résultats intermédiaires ont été publiés en 2024.
- Exercice sur rameur (étude MGEX ) : l’évaluation entre 2014 et 2018 d’un programme d’exercices à domicile dont les résultats (publication en anglais) montrent une absence de bénéfice sur la qualité de vie.
- MyaEx : une enquête nationale lancée fin 2021 sur les barrières et les facilitateurs à la pratique de l’exercice physique dans la myasthénie et les syndromes myasthéniques, dont les résultats sont en attente de publication.
- Myasthénie en vie réelle (étude MyRealWorld MG) : les résultats de cette étude internationale initiée en France fin 2021 font l’objet de publications régulières (mars 2023, décembre 2023…).
- Rozanolixizumab : l’essai MycarinGstudy et son extension en ouvert sont terminés depuis fin 2021 et leurs bons résultats ont abouti à une autorisation de mise sur le marché européen en janvier 2024. Les résultats d’une deuxième extension sont en attente.
- Satrazilumab ou Enspryng® : Un essai international mené chez 185 enfants, adolescents et adultes atteints d’une forme généralisée de myasthénie auto-immune avec autoanticorps anti-RACh, anti-MuSK ou anti-LRP4, a pris fin à l’automne 2024. Ses résultats ont été présentés en congrès mais sont en attente de publication.
- Zilucoplan (essai Raise) : les résultats de cette évaluation conduite de 2019 à 2021 ont permis l’obtention pour ce médicament d’une autorisation d’accès précoce au marché français en mars 2023.